Jusqu'au bout de mes rêves.

Jusqu'au bout de mes rêves.

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Un jour de nos vies.

Ce n'est pas un voyage ordinaire, il y a quelque chose de plus profond, il y a de l'amour, cet amour qui est là a l'interieur, il y a cette amour qui traverse la vie, cette amour qui est fait de renoncement, de partage, de victoire et de compromis alors au bout de cet avion il ya le plus beau de mes voyages, il y a l'amour que j'ai pour mes filles.

Newman Australia le 13 décembre 2017.


Mercredi 13 décembre 2017


25 heures d'avion pour parcourir plus de 13000 km ne vous laissent pas en parfait état sur le tarmac d'un petit aéroport perdu au milieu de l'Australie, et pour parfaire le coup de grâce je viens de prendre 42º entre mon départ et mon arrivée.


Ce qui frappe en arrivant c'est le ocre, à perte de vue le ocre domine, les arbres que nous appellerons arbustes ne dépassent pas les 4 mètres de hauteur et ils sont recouverts de poussière ocre, des touffes arrondies de petites plantes grises viennent rompre la monotonie du paysage, et puis il y a ce vent, ce vent constant, qui n'en finit pas, ce vent des terres harrides, ce vent si chaud qu'il vous sèche sur place et vous prévient qu'ici vous n'êtes pas le bienvenu, je suis prévenu.


Ne débarquent de l'avion que des ouvriers travaillant aux innombrables mines de fer qui font vivre ce petit bout du monde perdu au milieu de l'Autralie.


Nos bagages nous sont délivrés sous un hangar en tôle dépourvu de murs qui ne fait que rendre plus insoutenable la chaleur.


Une fois déserté de tous ces passagers, l'endroit ressemble à un aéroport abandonné,  au milieu de rien, perdu et laissé au vent et à la poussière.


Je suis là, seul, comme dans ces films ou le héro couvert de sueur débarque au milieu de nulle part et qui attend un hypothétique rebondissement à son aventure.


Je sculpte l'horizon en espérant que mon chauffeur ne m'ait pas oublié.


18h30, un nuage de poussière au loin troublé par la chaleur qui surchauffe le sol m'annonce l'arrivée d'un véhicule, une jeune femme énergique et couverte de poussière vient à ma rencontre et me dit: "c'est toi Philippe " et moi dans un parfait français: "c'est toi Nathalie ".


Nathalie s'excuse du retard, et me propose de me déposer au restaurant le " Capricorm ", il faut vous avouer que je ne suis pas attendu, il faut vous avouer aussi que je suis venu faire une surprise à ma fille Amélie qui est venue se perdre dans ce trou pour parfaire son anglais depuis 6 mois.


Elle est là avec des amies, à mille lieux de se douter que 13841km ne nous séparent plus.


Comment raconter une émotion, un instant intense où le temps s'arrête en même temps que nos deux coeurs, la surprise fut totale.


Ce mercredi 13 décembre à 19h13 un bel instant de vie vient d'avoir lieu quelque part sur notre planète.


Vendredi 15 décembre 2017


J'ai récupéré le 4x4 à 10h, 600 km au compteur. Nous chargeons de quoi faire du camping pendant 3 jours, faisons les courses et direction la reserve de " Karijini " à 250 km.


Là je prends mon pied, grande ligne droite dans le  " bush " et beaucoup de pistes en tôles ondulées et pour rendre la conduite agréable il faut rouler à plus de 80 pour ne pas être secoué comme un Orangina pendant des kilomètres. Ça j'adore, le nuage de poussière rouge derrière le vehicule, les petits travers du véhicule quand la piste devient trop sablonneuse, ça j'adore.


2h30 plus tard le véhicule n'a plus rien de neuf, il a même perdu sa couleur d'origine. Nous installons notre tente dans un camping au milieu du  " bush ".


Nous sommes attaqués de toutes parts par des centaines de mouches, nous devons acheter à la réception des filés que nous enfilons sur notre tête.


Vite installés, nous partons à la découverte des premières merveilles de la nature. Après quelques kilomètres de pistes nous stoppons devant des gorges de toutes beautés, l'endroit est désert, nous nous y aventurons moi et Amélie par de petits sentiers, nous nous enfilons dans des gorges étroites, traversons de petites retenues d'eaux, escaladons des ravins pour aboutir dans un endroit magnifique, un endroit sauvage au possible,  un endroit sans aucun parasite du monde moderne.


Il n'y a pas plus de 5 mètres au plus large entre les deux parois, le soleil arrive péniblement à se perdre dans le couloir de falaises qui fait plus de 60 mètres au dessus de notre tête. L'eau y est limpide. Parfois bleu souvent verte, le fond se perd dans les profondeurs de la terre.


Nous y passerons 2h à plonger commes des enfants, heureux de leur nouvelle piscine. L'endroit est magnifique, il y a de la magie, merci Amélie, merci de ce moment de vie extraordinaire.


Bon la flotte c'est bien mais une bonne bière sur la terrasse du bar au milieu du " bush " à admirer un coucher de soleil magnifique c'est pas mal non plus.


Ce soir barbecue. Repas que nous avons dégusté à la lueur de la lampe frontale.


Nous finirons notre soirée à admirer les étoiles si différentes de notre hemisphère.

Samedi 16 décembre 2017.


Quelle nuit mes aïeux, quelle nuit de m...., pas dormis de la nuit, trop, trop chaud, l'impression de dormir dans une cocotte posée sur une plancha et le matelas qui déclare forfait, je m'en souviendrais,suis trop vieux pour ces conneries.


Bon allez on en a vu d'autres, un bon petit déjeuner là dessus et on en parle plus. Nous prenons la direction de nouvelles gorges, 4x4, pistes et encore endroit merveilleux,  il y avait longtemps que je n'avais pas été émerveillé à ce point. Les couleurs sont magnifiques, l'eau est limpide, l'endroit et tout bonnement extraordinaire et je pèse mes mots.


Nous passerons notre journée à marcher et à nager pour découvrir de petits endroits plus paradisiaques les uns que les autres.


Quelle journée,  je suis prêt à repasser une mauvaise nuit pour revivre un tel moment.


Les mots ne suffisent, et je suis crevé pour trouver les adjectifs qui pourraient refléter la beauté des paysages. Donc le plus simple c'est de regarder la vidéo si ce n'est pas déjà fait.


Je suis seul assis dans le noir face à notre tente remaniée ( nous avons enlevé la toile supérieure, donc la cocotte n'a plus de couvercle, et le matelas a été super gonflé), Amélie m'a abandonné aux bruits étranges qui m'entourent et qui demandent beaucoup d'efforts pour rester calme.


Allez à que la prochaine nuit sera meilleure si les kangourous m'ont pas mangé.

Dimanche 17 décembre 2017.


Enfin une bonne nuit, nous avons eu de l'air et en plus nous nous sommes endormis sous un ciel magnifiquement étoilé.


Aujourd'hui, toujours le park de " Karijini ", on ne s'en lasse pas les paysages sont tellement magnifiques.


Bon comme dans tous ces grands espaces il faut faire de la route, et pas qu'un peu. Mais avaler 70 km de piste dans de telles conditions moi j'en redemande.


Le park de Karijini fait des km2, perdu au milieu de grands plateaux arides,  fouettés par un vent chaud, il y est rare de croiser un véhicule, parfois un de ces gros camions à plusieurs remorques déplaçant dans son sillage une poussière rouge et que nous doublons avec la plus grande prudence.


Parfois nous croisons des trains qui n'en finissent pas, et nous en perdons patience d'en voir le bout.


Au bout de la piste il y a ces paradis, ces endroits sauvages, ces endroits que je n'espérais plus voir dans ma vie, ces endroits sans poubelles tous les 50 mètres, sans détritus, sans guichets, sans vendeurs de boissons ou autre et surtout sans touristes bruyants et irrespectueux. Il n'y a que la nature et le bruit de la vie que l'on n'a pas envie de perturber.


Ces gorges regorgent de faunes atypiques, des perroquets blancs nous survolent en couples en poussant des cris qui nous font penser à ces endroits oubliés où une cité mystérieuse dort depuis des centaines d'années, des chauve-souris géantes déploient leurs grandes ailes pour venir s' accrocher dans les arbres à quelques mètres au dessus de nos têtes,  des varans imperturbables promènent leur long corps nonchalamment, des milliers d'oiseaux poussent leurs cris, il y flotte une impression d'eden, une impression de premier jour de la vie.


Amélie et moi passons des heures à marcher, à escalader, à progresser dans l'eau, sur terre et sur les rochers, pour finalement aboutir à un coin encore plus paradisiaque, nous nous en imprégnons, nous savourons ces moments si riches et pourtant si éphémères, ces moments que nous garderons précieusement comme des pépites au fond de notre mémoire.


Il nous sera difficile d'abandonner et de renoncer à cet eden, mais nous finirons par abdiquer devant le temps qui passe.


Nous reprendrons la route riche de ce partage, riche d'avoir grandi ensemble et d'avoir gravé ces moments de vie extraordinaire.


Le retour ne sera qu'un long bandeau d'asphalte pendant des heures à travers le " bush " australien,  car nous en avons fini avec le paradis,  retour à Newman.


Voici donc mon dernier texte pour cette aventure surprise que je voulais faire à ma fille, demain sera le dernier jour avant mon retour pour la France où ma femme et mes deux autres filles m'attendent pour fêter Noël.


Pour moi la définition de la vie se résume à ces quelques  mots " vivre ", " partager ",  " donner " et bien sûr "aimer ".

A Clara merci.

Philippe Claux
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