Toilettes chinoises, pas vraiment intimes. 

Lundi 18 novembre 2013

Après une mauvaise nuit, 12 ou 13 degrés dans la chambre, le lit ne s'est pas assoupli pendant la nuit, un chien a aboyé une bonne partie de la nuit, et bien sûr pas d'eau chaude, que du bonheur.

Nous quittons Qiaotou à 9h00 pour Shangri-La. Nous faisons la route en taxi collectif. Au fur et à mesure que l'on monte la végétation change, les cultures font place à l'élevage de yak, des stûpas font leurs apparitions, nous approchons du Tibet. L'altimètre m'indique 3200 mètres d'altitude. De temps en temps notre taxi fait une halte pour charger ou décharger un passager. Toutes les maisons ou fermes que nous croisons sont faites en gros bois et de tailles imposantes. Nous croisons en total liberté des petits chevaux, des cochons noirs et leurs petits, des poules et ... des yaks qui se suivent souvent les un derrières les autres. Ce sont des ruminants à grandes  cornes, vêtus de poils très long pour se protéger du froid glaciale. Il n'y a plus d'arbre hormis quelques épineux, les herbes sont rases, la glace a remplacé les petits cours d'eau qui ce sont fait surprendre. 

Notre taxi collectif nous dépose au centre de Shangri-La, le ciel est bleu, la température est douce pour ce milieu de journée, mais nous supportons nos polaires. J'abandonne Dany sur le trottoir avec la responsabilité de garder les sacs, moi je pars à la recherche d'un hôtel. 

Aujourd'hui, nous serons un peu plus difficile sur notre hôtel, nous avons deux exigences, de l'eau chaude et de la wi-fi. Nous trouvons un petit hôtel sympathique dans le centre ville, bien sur comme dab pas de chauffage, la température de la chambre est de 13 degrés à 14h, ça promet pour cette nuit, mais nous avons des couvertures chauffantes grand luxe. Shangri-La, le bout de notre aventure en chine, nous restons deux jours sur place est jeudi nous amorçons notre retour pour la France. En calculant nous allons prendre quatre avions en quarante huit heures. Mais ça c'est dans trois jours.

 Libérés de nos gros sacs, nous partons à la découverte de la ville, nous recherchons le soleil,  même si le ciel est bleu il n'en fait pas moins crû à l'ombre.

 Shangri-La est la préfecture autonome tibétaine. Les tibétains représentent 45 % de la population. En réalité cette ville s'appelle Zhongdian, elle a pris le nom de Shangri-La avec le temps, suite à un roman d'un auteur anglais qui s'en inspira en 1933, son roman s'appelle lost horison (les horizons perdus). Son roman décrivait une citée mystérieuse perdu dans le sud- ouest de la chine, le roman fut adapté au cinéma, et tout cela contribua à la recherche de cette mystérieuse cité, Shangri-La. 

Les rues sont très calmes en comparaison de Lijiang, la petite place est enfumée par quelques barbecues où cuisent des brochettes de yak et de boeuf. Attirés par l'odeur alléchante, nous nous laisserons tenter. Nous déambulons dans les rues au gré de nos envies, au fil de notre ballade, nous passons au pied du temple Da Gui Shang, perché sur une petite colline, encore une grimpette!! Au sommet note e souffle est court. (n'oublions pas que nous sommes à plus de 3000 métres) Le manque d'oxygène y est pour quelque chose. Il y a deux temples bouddhistes, quelques lamas (moins bouddhistes) s'y promènent, des drapeaux à prières de toutes les couleurs flottent au gré du vent. Avec l'aide d'une trentaine de personnes nous ferons tourner le plus grand moulin à prière du monde.

Petite visite du musée consacré à la longue marche de Mao. Quelques photos devant un stûpa blanc et or à son sommet. Ca me rappelle mon voyage au Népal. Des drapeaux à prières partent du sol jusqu'au sommet.

En déambulant dans les rues, nous tombons sur quatre femmes qui jouent à une sorte de mahjong (jeu de domino chinois) sous un rayon de soleil, assis sur des marches nous resterons plus d'une demi-heure à les regarder, réchauffés par la douce chaleur du soleil.

Nous finissons notre soirée dans la chambre à greloter, Dany sous toutes les couvertures et moi avec le manteau sur le dos. Petit souper dans un restaurant locale, soupe et yak au menu et en déssert un bon verre de lait de yak chaud. Nous avons gardé le meilleur pour la fin, une bonne douche chaude, et à entendre Dany crier elle doit être chaude.

Mardi 20 novembre 2013

8h du matin, nous sortons de la douce chaleur de notre lit, nous avons un peu mal à la tête dû à l'altitude. Bonne douche chaude, petit café bien chaud, nous sommes près pour la journée.

 Aussitôt mis un pied dehors, un vent glaciale nous transit, nous rentrons dans le premier magasin acheter des vêtements plus chauds. Couverts chaudement. Cette fois, nous sommes prêts pour cette journée.

Nous prenons un taxi qui nous dépose au monastère Songzanlin, le monastère est magnifique, je suis impressionné par la beauté des lieux, la lumière est parfaite, l'endroit est magique, tout y est tibétain, c'est l'un des endroits les plus beaux que j'ai vu dans ma vie, peu de touriste, très peu de circulation, aucun logement moderne, le site est intacte. Le monastère est adossé à une colline et entouré de maisons traditionnelles, il est couvert d' or, il y a des bonzes qui déambulent dans les rues, nous gravissons les 200 marches qui nous séparent des premiers temples. Il y a 600 personnes au moins qui y vivent.

Plusieurs coups de gong retentissent. L'appel à la prière sonne pour les moines. Une centaine de moines prennent position au milieu du temple, accroupis les uns en face des autres. Des grands prêtres coiffés d'un grand chapeau ressemblant à une demi-lune surveillent. Nous assistons aux cérémonies, les lieux sont empreints de mystère et de paix. Le rouge est la couleur dominante, les plafonds sont très hauts, des fresques en bois de toutes les couleurs ornent les soubassements, les fumées des encens donnent une ambiance fantasmagorique, les odeurs sont subtiles et orientales, le fredonnement des prières finies d'apporter ça part de magie au lieu. Je suis émerveillé.

 Je pars seul voir un stûpa sur la colline voisine, là aussi l'endroit est mystérieux, je suis seul, quelques moines sont certainement venus bien avant moi car je remarque que des bâtons d'encens qui finissent de se consumer dans une niche plantée sur des braises encore chaudes et embaument les lieux. Des milliers de drapeaux flottent et claquent au vent, inondant le ciel bleu de toutes leurs couleurs. Sur quelques cailloux, j'ai gravé des noms et les ai déposé avec respect au pied du stûpa parmi les autres. 

Je suis redescendu par des petits chemins retrouver Dany, je viens de graver cette image dans ma tête,  image d'un endroit magique.

 Enfermer dans la chambre avec 14ºC, je tape mon récit journalier, les mains engourdies par le froid. Dany, est dans sont lit recouvert de grosses couvertures bien épaisses, malgré le froid la scène est plutôt marrante (Dany a chopé un rhume), vivement notre couverture chauffante.

Mercredi 20 novembre 2013

Voilà le bout du voyage : à Shangri-La! Là, dans ma chambre d'hôtel, je vous écris le dernier rapport de notre aventure en Chine. La suite n'est qu'avion, transit et avion.

Voici mon dernier rapport. 

Après le traditionnel café de Dany,  nous rejoignons le taxi qui nous attend sur la place, direction une visite de la région. Nous quittons la ville, quelque kilomètre plus loin sur une route défoncée une barrière,  nous devons nous acquitter d'un droit d'entrée, 120 yuan (ce n'était pas prévu). Le chauffeur nous dépose devant un grand portail, nous entrons, nous sommes dans un parc qui a certainement connu son heure de gloire, aujourd'hui tout y est désolation, les herbes sont hautes, les quelques bâtiments tombent en ruine, un restaurant est fermé et tout y est sans dessus dessous. De l'autre côté du parc, une grande prairie, elle nous fait pensait aux steppes de Mongolie, quelques petits chevaux y broutent, il y a aussi des moutons, des vaches et des yaks, la prairie n'est arrêtée que par des hautes montagnes aux cimes enneigées. Quelques chevaux scellés attendent le touristes pour une poignée de yuan, nous faisons part à notre chauffeur que nous ne voulons de ces pièges à touriste, le message est passé. Nous ferons le tour d'un lac où de nombreux oiseaux vivent, le niveau d'eau est bas, des chevaux, troupeaux de yaks, cochons, vaches et moutons y paissent. Le décor est très beau. Prochain arrêt, une grande bâtisse et des télécabines comme à la montagne. Après renseignement c'est pour aller voir les neiges éternelles. Direction la caisse, 210 yuan par personne, nous laissons tomber et rentrons, de toute façon notre corps est ici mais notre esprit est déjà au retour, nous passerons les quelques heures à nos derniers achats.

 Shangri-La restera pour moi le monastère. 

Demain nous décollons à 8h50. 

J'ai fait un magnifique voyage, dépaysant et atypique. D'innombrables images resteront gravées dans ma tête, ce n'est pas un adieu à la Chine mais un au-revoir. 

J'espère qu'à travers mes récits je suis arrivé à vous faire voyager, et... peut-être, un jour pourquoi pas, partir à l'AVENTURE.

Dernier carnet de voyage pour la Chine.

Voilà, comme on dit tout à une fin, demain, nous amorçons notre retour pour la France, deux jours et quatre vols pour aller de Shangri-La à Paris. Départ jeudi 21 à 9h00 du matin (heure locale) pour une arrivée samedi 23 à Paris à 6h00 du matin (heure française). Encore beaucoup de changement d'avion et de décalage horaire.

La Chine aura été un voyage plein de contrastes, de rencontres imprévues, de paysages naturels, magnifiques et artificiels tous aussi impressionnants les uns que les autres. L'ultra modernisme des villes qui côtoie la vie paysanne du début du siècle dernier, le look branché et coquet des chinoises, qui m'a fait si souvent sourire, cohabite avec les costumes traditionnels inchangés depuis des générations. Les voitures hors de prix des villes et les charrues à buffles des campagnes se croisent. J'ai aimé le travail accompli par l'homme au fil des siècles pour sculpter ce pays, la beauté des paysages, la sérénité des lieux et le respect qu'ils apportent. J'ai été impressionné par ces mégapoles qui se succèdent, ces milliards de gens qui se croisent sans se heurter, toutes ces ethnies et ces religions qui se côtoient sur les marchés. Ce peuple a l'histoire si torturé qu'il se lâche aujourd'hui tout en gardant leur timidité et leur réserve dans leur comportement. Un pays où vous pouvez vous promenez en toute sécurité malgré  1 339 713 000 habitants. Ils ont su gardés leur culture et leur identité dans leur monde en perpétuel évolution.

Ce que j'ai vu ne sera certainement plus valable dans les années à venir, car le développement économique, touristique et le modernisme avancent à une vitesse effrénée.

Je suis heureux de rentrer et de retrouver les miens, car chaque voyage me rappelle combien ils sont chers à mon coeur. Une fois de plus le but est atteint, découvrir de nouveaux horizons, vivre de nouvelles expériences, rencontrer des personnes à l'univers si différent du mien et bien sûr avoir plein d'histoires à raconter.

Avoir partagé la vie de Dany pendant trois semaines a été très enrichissant. 

Je remercie bien sûr ma femme qui me laisse partir au bout du monde malgré ses craintes, mes enfants qui sans leur regard, mes voyages n'auraient pas d'âme, Fabien et Mickaël qui œuvrent dans l'ombre pour régler les problèmes techniques, mes amis et bien sûr les écoles de Versigny, Saint-Gobain et Barisis qui nous ont suivi sur internet, merci à vous. 

Un grand merci à toi Dany, qui m'a fait découvrir ce si Jolie pays qu'est la Chine. 

Fin.