Jusqu'au bout de mes rêves.

Jusqu'au bout de mes rêves.

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DROLE DE BASCULE.

Jeudi 12 mars 2015

Bon voilà, la bascule est faite, 50 ans, je me pause et je réfléchis... Bilan... Ok, on continue. C'est bien moi ça!!! Pendant que d'autres attendraient ce moment pour faire la chouille, moi je me suis mis dans un coin du monde où le téléphone ne fonctionne pas, me voici donc avec mon ami Dany à Rangoon, en Asie plus particulièrement au Myanmar plus connu sous la Birmanie. Bon allez, joyeux anniversaire à moi-même.

5 h, arrivée à l'aéroport de Rangoon, première chose, changer mes dollars en argent local, à savoir le "kiat" qui se prononce "tchiatte". Ce qu'il y de marrant c'est que 1 $ fait ~1000 kiat, résultat vous vous retrouvez avec d'énormes liasses de billets (j'ai changé 300 $), voir la photo, on a l'impression d'avoir gagné au casino. Il ne reste plus qu'à lui trouver un emplacement stratégique. Je me vois mal sortir tout ce fric pour une bière. Bon allez, taxi, direction un hôtel dans le centre de Rangoon, plus communément appelé "downtown". C'est le vieux quartier de Rangoon. Sympa mais cher et les petits-déjeuners ne sont pas compris, ça c'est pas cool.

8 h, direction l'agence où nous avons réservé une excursion pendant 5 jours avec chauffeur, vérifications des détails, et règlement du solde "aïe, aïe, aïe " ce n'est pas donné les cocos.

9 h , "retaxi", direction la pagode de Shwedagon, les superlatifs se bousculent pour évoquer cette pagode qui les mérites tous : la plus belle du monde, la plus impressionnante, la plus grandiose, la plus, etc,... .

Visite que nous ferons nus pieds, sous une température de plus de 35 degrés, le sol n'étant que du marbre, on danse. La pagode est magnifique elle mesure 98 m de haut, son diamètre est de 43 m et le bulbe est recouvert de plus de 700 kg d'or, n'en jetez plus, j'en ai déjà plein les poches. Impossible à décrire, ça se vie, de cette endroit émane une atmosphère unique et envoûtante, où recueillement et dévotion se mêlent à un esprit bon enfant. D'ailleurs, j'en ai profité pour me recueillir une petite demi-heure à l'ombre d'une colonne sous la protection d'un de leurs dieux.

13h30, la chaleur devient de plus en plus lourde, nous remettons nos chaussures et direction un petit lac situé à quelques minutes de la pagode, un "bateau-restaurant" énorme très couleur locale.

14h30, la soif nous guette, Dany propose une petite bière dans un bar très bon chic bon genre. Ça ne se refuse pas. Moment fort appréciable sous cette chaleur écrasante.

15 h, le point sur la fatigue de ces dernières 24 heures se fait sentir, je récapitule : le mercredi 11, lever 4h du matin, décollage de Charles de Gaulle à 8 h 50, nous avons volé à bord de l'A380, très, très bel avion. Vol qui à durée 6 heures jusqu'à Doha (Emirats Arabes Unis ), 2 heures 30 de transit et 5 heures d'avion jusqu'à Rangoon, et la suite vous la connaissez.

A ce moment précis, 15h00, nous en avons plein les pattes.

Nous attendons la tombée de la nuit pour aller dans les rues décrépites mais au combien animées.  C'est ici que palpite le cœur de la ville, le soir, les rues débordent de vendeurs, de myriades, d'échoppes et de stands à même le sol, tout ce que j'aime.

J'ai changé 300 $. Me voilà riche.

Merci Dany pour cette délocate attention, champagne et toasts au foie gras.

Vendredi 13 mars 2015

Après une bonne nuit, nous partons sans petit déjeuner, heureusement Dany a le minimum le "café ".

Habillés, nous sautons dans un taxi qui nous véhicule jusqu'à l'embarcadère d'un ferry qui nous déposera sur l'autre rive du fleuve. Après tractation nous voilà véhiculés par un tricycle qui ressemble à un " sid car " sans moteur, mon chauffeur m'achemine temps bien que mal sur de petites routes en mauvaises états et où les voitures brillent par leurs absences.

Notre visite durera 2 bonnes heures, de temps à autre nos chauffeurs nous arrêtent pour la visite d'un stûpa, d'une école, d'une envie de filmer de Dany ou de quelques habitations très locales. Les maisons sont le plus souvent sur pilotis, faites de bois recouvertes de tôles avec une petite terrasse où les habitants font la sieste allongés à même le sol, un morceau de bois pour oreiller. Les enfants nous gratifient de bonjour en birman " mingala ba ", me prennent par la main, s'amusent de se prendre en photo avec moi sans demander d'argent en retour. Nos chauffeurs nous arrêtent devant une petite maison où une croix chrétienne est peinte sur la porte. Nous voici devant une école catholique, nous y sommes accueillis par l'instituteur qui nous explique que ce sont les vacances, mais des enfants sont là. Une dizaine de petits bouts de choux sont présents, tous accroupies devant la télévision qui diffuse des dessins animés, nous sommes invités après avoir enlevé nos chaussures à pénétrer à l'intérieur, chaque enfant se lève et vient nous serrer la main, deux chaises nous sont présentées, les enfants sans contestation abandonnent leur télévision pour nous chantaient deux chansons. "Quel beau moment de vie ", juste pour nous, sans intérêt financier, sans habitudes touristiques, juste pour un grand moment de plaisir.

Les émotions donnent soif, nous invitons nos deux chauffeurs qui pédalent sous une chaleur accablante à boire une bonne bière. Attablés, nous commandons deux grandes bières, nos deux chauffeurs nous font comprendre que bouddhisme égal pas d'alcool, ah bon !!! Et bien qu'à cela ne tienne, chacun sa religion.

Nous reprenons le ferry, où il y grouille une multitudes de petits marchands ambulants, l'ambiance y est bon enfant, nous en profitons pour y acheter des œufs durs de caille, la traversée trop courte nous déposent de l'autre côté du fleuve.

Après ces moments de calme nous nous rejetons dans le trafic tumultueux de Rangoon, direction le plus grand Bouddha allongé ( 70 m ) et gratuit. Après la séance photos, direction la visite d'une pagode, "bon d'accord, c'est une pagode, comme celle d'hier et comme celle de demain".

16 h 30, il fait toujours aussi chaud, direction l'hôtel, un coup de skype avec Carole pour les nouvelles du pays, une bonne bière (encore!!!, religion oblige et sur ça, il n'y a pas à discuter, je suis un extrémiste, surtout par temps chaud). Et là, allongé sur mon lit dans ma chambre climatisée, votre serviteur profite de ce moment de calme pour vous écrire ces quelques lignes en attendant la tombée de la nuit pour pouvoir aller manger dans quelques gargotes de rue que j'affectionne particulièrement. Je vous ferai remarquer que nous n'avons toujours pas mangés depuis ce matin (OK!!!, 6 œufs durs de caille dans le ferry, tu parles d'un repas).

Samedi 14 mars 2015

La nuit fut courte et mauvaise, debout à 4 h 30, aujourd'hui nous quittons Rangoon. Direction Mandalay, beaucoup plus au nord, et pour cela le moyen le plus rapide est l'avion.

Nous embarquons sans aucune formalité dans un ATR (avion à hélices ) à 7 heure. Une heure de vol, récupération des bagages, taxi, découverte de l'hôtel réservé la veille et planning pour la journée, tout va bien on continue.

Nous partons à pied direction l'ex-demeure du roi Mondin, après 45 mn de marche, une impressionnante muraille de 1 km 600 sur 9 mètres de haut, entrecoupé de tours de garde en bois d'architecture très birmane nous fait face. Nous traversons un pont, des militaires armés nous interdisent l'entrée en nous indiquant qu'il faut faire le tour de l'enceinte. Dans une ambiance décontractée nous prenons quelques photos avec eux pour la postérité.

Des pilotes de grosses mobylettes nous accostent et nous proposent de nous véhiculer. Pourquoi pas, l'idée me paraît fort sympathique et très bien adaptée à ce dépaysement. Après les pourparlers tarifaires de notre transport, nous voici de fiers passagers d'une monture à deux roues, barbe et cheveux au vent, libre comme l'air, zigzaguant frénétiquement entre les voitures tels des bikers américains (bon, OK, là je suis parti un peu loin, faut dire qu'il fait drôlement chaud dans le patelin, tellement chaud que votre Hemingway a chopé un coup de chaud et qu'il écrit son best-seller dans son cabinet personnel), bon, ne nous égarons pas. Donc, nous voilà partis sur des pétrolettes en surcharge avérée, dans les rues de Mandalay, premier arrêt "la maison du roi Mindon". C'est un bâtiment exceptionnel, il est tout en teck, très ouvragé, avec des cultures finement ciselés, très, très beau. Puis direction le palais Royal, palais reconstitué après sa destruction suite à un bombardement pendant la guerre 39/45. OK, clic clac kodak, suivant.

Nos chauffeurs ne nous lâchent pas. Si nous étions dans un cartoon, on verrait les dollars sortir de leurs yeux, mais ne soyons pas méchants, ils sont très sympathiques.

Allez, casque, direction les frappeurs d'or. Ce sont des gens qui à l'aide d'un gros maillet, frappe, frappe et refrappe encore de l'or jusqu'à en faire des feuilles d'une finesse extrême, feuilles qui serviront d'offrande pour l'ornement des statuts de Bouddha dans les temples ou pour orner les pâtisseries de Dany, (faudra après ça, aller aux toilettes avec un tamis).

Là, coup de fatigue, vous connaissez la suite, votre serviteur a une envie pressante... d'écrire, qu'est-ce que je ne ferais pas pour vous...

Sortie de mon 3 mètres carrés surchauffés, je m'écroule comme tout grand écrivain sur mon lit d'épuisement.

17 h, de retour sur nos pétrolettes, mon chauffeur a les cheveux long, et maintenant, propres, car tout le long du trajet je les ai eux dans la bouche (pouaaa...!!! On ne meurt pas de ça dites-moi !!!). Bon, direction (excusez-moi, j'ai un cheveu sur la langue) la colline de Mandalay, où y trône une pagode à son sommet. Une jolie vue sur la ville et la région et, un coucher de soleil que nous n'aurons malheureusement pas la chance de voir car l'horizon est embrumé. Sur le retour vers notre hôtel, nous prendrons le temps de manger dans un petit restaurant fort sympathique où la bière était fraîche ainsi que son poisson, mais ça l'avenir nous le dira, n'est-ce pas Hemingway.

Dimanche 15 mars 2015

Vous savez qu'elle est la différence entre vous (en France) et moi, c'est 30, trente degrés de différence, ici il fait très, très chaud presque trop.

Enfin un vrai petit déjeuner, ça manqué. Nous quittons notre hôtel à 9h00, notre chauffeur de taxi nous attend, aujourd'hui nous partons toute la journée à la découverte du sud de Mandalay.

Notre première arrêt est la fabrication de statuettes en marbre. A même la rue de jeunes gens, le visages blanchis du marbre qu'ils dégrossissent, ont la dure labeur de le travailler jusqu'à l'obtention d'une statue de grande finesse. Ça va de la petite statuette de buffet à celle de très grande taille.

Changement de quartiers, changement de corps de métier, ce ne sont plus des statues en marbre mais des statues en bronze, là aussi nous suivons tant bien que mal les différents processus de fabrication.

Notre chauffeur nous arrête à notre première pagode de la journée, nous sommes dimanche, nous assistons à différentes cérémonies religieuses hautes en couleur, les enfants sont grimés de costumes, de coiffes et de maquillages qui leurs confèrent la forme de petites poupées. La fierté se voit sur le visage des parents pour chaque photo que l'on prend de leur enfant. Pendant le déroulement des cérémonies, d'autres s'activent à plaquer des feuilles d'or sur une statue de Bouddha, d'autres arrosent de petits Bouddhas plusieurs fois, certains prient dans différents coin du temple, des moines vaquent à différentes occupations pendant que d'autres offrent des offrandes aux pieds des statues. Tout cela pieds nus, et oui ici les semelles ne sont pas autorisées à fouler les temple et les maisons. Donc j'enlève 20 fois par jour mes chaussures et mes chaussettes, le plus pénible c'est la température du sol.

Taxi direction "Sagaing", bon ok, ça ne vous dit rien , c'est un coin où l'on y trouve une myriade de pagodes, stûpas et monastères perchés sur des collines bordants le fleuve Irrawaddy, il y en a plusieurs centaines ce qui offre un spectacle saisissant. Nous y admirons un panorama à couper le souffle où des dizaines de pagodes couleurs or brillent sous le soleil de mars avec pour toile de fond le fleuve, image qui restera à jamais dans ma mémoire.

Chaussures, taxi. Ce coup ci, notre chauffeur nous arrêtent près du fleuve. Nous embarquons sur une longue-queue, (bateau motorisé souvent par des moteurs de voiture voir de camions pour les plus gros, l'arbre de transmission mesure plusieurs mètres avec l'hélice à son extrémité. La particularité c'est que le barreur joue de son point pour sortir et plongée l'hélice dans l'eau, l'avantage c'est qu'il peut naviguer par haut font. Voilà pour l'explication). Donc revenons à nos moutons, notre embarcation nous dépose sur l'autre rive où nous attend des calèches attelées à un cheval, nous prenons place et partons inconfortablement installés. A chaque bosse j'entends Dany marmonnait. Une pagode, un temple et plusieurs chaussures plus loin, nous nous arrêterons devant un temple khmer, le temple est fait de briques et très mal entretenu, mais dégage un charme fou.

Chaussures, calèche, bateau et taxi nous mènent jusqu'à notre destination finale qui n'est autre que le fameux pont fait de teck qui est le plus long au monde (1.2 km), le clou de nôtre journée.

Maintenant une bonne bière, l'eau n'arrive plus à nous rafraîchir, et nous avons le temps il est 16h30 et le coucher de soleil est prévu pour 18 h 30.

Le nombre de touriste enlève le charme que ce lieu inspire, notre vision était celle que nous avons pu voir à travers les documentaires que nous avons visionné. Mais bon laissons lui la chance de nous séduire.

Nous voici à un des grands moments de notre voyage, chaussures au pied (enfin), nous traversons les 1200 mètres en arpentant paisiblement ce pont, nous y croisons des moines allant d'un monastère à un autre, des familles pour la balade dominicale, les amoureux et les ... touristes (pas trop de chinois, ça va). En fin de journée, quand le soleil nous offre une lumière qui vient caresser les eaux calmes du lac et magnifie les lieux, l'ambiance est exceptionnelle et elle nous offre une vision de sérénité délicieuse. ( wwoiii, comment il écrit bien Hemingway*!!!)

19h00, le taxi nous ramènent à notre hôtel où nous finirons cette superbe journée devant une bonne bière (encore!!! Je vous ai dit que l'eau ne suffisait plus) et un bon repas (ça bof!!!).

* Hemingway c'est moi sans fausse modestie bien sur.

Lundi 16 mars 2015

Les mots clés de la journée vont être : Ferrari, inachevée, pieds et bateau.

Après un passable petit-déjeuner, nous reprenons notre taxi de la veille, direction Mingun, à 11 kms de Mandalay, distance que nous mettrons une heure à parcourir, l'explication est simple, il nous faut descendre au sud pour empreinter le seul pont existant qui traverse Irrawaddy, puis remonter vers le nord, un important détour.

Sur le trajet nous avons vécu un moment peu ordinaire et surtout marrant, assez pour que je vous narre la dite scène. Notre chauffeur entreprend de prendre de l'essence, jusque là tout paraît normal, sauf que nous sommes en Birmanie, au milieu des champs, des poubelles, nous quittons la route défoncée pour pénétrer dans une station essence, un vieil homme assis sur une chaise depuis des lustres se lève et aboie des ordres dans un mégaphone, une brigade de jeune gens ( au moins 5 ou 6 ), habillés en rouge (avec claquettes) accourent autour de notre véhicule, un deuxième mégaphone se met en route et hurlent des ordres, tel un stand de formule un FERRARI. Plein terminé, tout le monde fait un pas en arrière, un des jeunes se met au milieu de la route et avec des gestes d'un directeur de course, nous propulsa hors du paddock.

Voilà ils sont fous ces Birmans.

Notre visite commence par la pagode Hsinbyume, la pagode est magnifique de couleur blanche pour changer un peu, le seul dommage est que trop de pagode tue la pagode.

Dans la continuité, à pied, la deuxième plus grande cloche du monde, après celle de Moscou (mais la plus grande en état de sonner, elle mesure 4 m de haut et 5 m de diamètre à sa base et pèse 90 tonnes).

Une centaine de mètres de la cloche, la pagode INACHEVÉE, ça vaut le déplacement. Elle devait être la plus grande pagode du monde (156 mètres de haut) pour abriter la dent du Bouddha. Ce qui reste de se projet mégalomane est un énorme tas de briques qui aura vidé les caisses du royaume en place et nécessite des milliers d'esclaves. Ce projet pharaonique sera abandonné à la mort du roi et un tremblement de terre finira par la rendre inachevable.

PIEDS. On ne pouvait par manquer de grimper l'escalier qui monte en haut de la pagode (50 mètres), pieds nus, eh, oui! C'est une pagode. Mais voilà, la grimpette a tourné au chemin de croix, les dalles qui recouvraient les marches étaient bouillantes et nos petits pieds ne sont pas prévus pour ce genre de châtiment. J'ai dû faire le tour de la terrasse (seul, pas fou les autres) en m'arrêtant tous les 3 mètres pour grimper sur mon guide du routard. Mais le panorama en valait la supplication et la récompense est que j'y ai prix une très belle photo dont je ne suis pas peu fier. Le retour dans mes chaussures fût un soulagement sans nom. Mais quel beau souvenir.

BATEAU. Nous sommes venus en taxi, sans aucun plaisir, ils nous fallaient trouver une alternative et celle-ci fut le bateau, après renseignement du prix, le capitaine n'y voyait aucun inconvénient à nous embarquer pour son retour à Mandalay. Donc notre retour se fit sur un vieux bateau bien fatigué transportant quelques passagers sur le fleuve l'Irrawaddy. Nous fûmes bercés par le calme et la douceur occasionnés par la fraîcheur de notre entre-pont. Moment fort agréable de notre journée, le deuxième sera une bonne bière dans un siège bien confortable à l'heure où la chaleur fait place à la douceur.

Mardi 17 mars 2015

Le chiffre du jour, 42, c'est celui de notre température 42 degrés, et je peux vous assurer que ça tape. Surtout quand vous êtes sur un rafiot pendant 10 heures et que l'on ne peut pas mettre un pied dans l'eau.

Tout à commencer à 5 h 15 du matin (vivement que je reprenne le boulot), le taxi nous dépose sur le port de Mandalay, quelques touristes embarquent avec nous, nous cherchons la meilleure place sur le pont, quelques chaises en rotin ou en plastique sont à notre disposition.

7 h, notre bateau quitte le ponton, la brume apporte un semblant de mystère aux rives qui nous entourent. Notre bateau a déjà bien vécu, les sièges intérieurs sont complètement disloqués, les peintures ont depuis longtemps perdu leur blancheur, une odeur d'huile mélangée au gazole flotte sur le pont arrière, quelques odeurs de cafés et d'épices nous indiquent les cuisines. Nous profitons, accoudés au garde-corps du paysage et de la douceur matinale. 

Nous prenons le temps de prendre un petit-déjeuner. Les dix heures qui vont suivre sont sans grands intérêts, hormis les nombreux déplacements sur le bateau pour trouver un peu d'ombre. Le bruit du moteur diesel rend le pont arrière difficilement reposant et la tôle qui nous protège du soleil rend l'air irrespirable et lourd, la prou du bateau est quant à elle inondée du soleil qui ne fera qu'une bouchée de notre peau fraîchement sortie de son hiver. Alors nous rentrons dans une torpeur pour ne laisser que le strict minimum en service, nos yeux.

Le fleuve est à son plus bas niveau et pourtant sa largeur atteint souvent les deux kilomètres. Des bancs de sables apparaissent au beau milieu du fleuve, les berges sont parfois faites de longues bandes de sable faisant penser à des plages désertiques où quelques fragiles cabanes en rotins nous laissent imaginer des naufragés seuls au monde. Le sable fait place à des cultures d'un vert éclatant où s'affairent hommes, femmes et enfants à l'arrosage permanent comme une course contre la montre en ces périodes de fortes chaleurs. Sur les rives, des cocotiers, des frangipaniers, des bananiers et autres arbres et plantes tropical se disputent la place. Au détour d'une méandre des pagodes nous rappellent que nous ne sommes pas dans les Caraïbes. Leur dôme recouvert d'une couleur or scintille sous les rayons du soleil nous indique l'importance que ce peuple accorde à sa religion. Nous ne croisons que très peu de village, certains passent inaperçus pendant des siestes imprévues.

Le bateau louvoie par de savante manœuvre pour éviter les hauts fonds. Il n'est pas rare de zigzaguer dans les méandres. De temps à autre d'hasardeuses manœuvres sont engagées pour déposer un passager. Du personnel sonde l'avant du bateau pour connaître la profondeur à l'aide de grandes gaffes en bambou, obligeant le capitaine à remonter l'hélice en cas de banc de sable. De sinistres craquements font vibrer la vieille carlingue de notre rafiot quand le tirant d'eau du bateau est supérieure à celui du fleuve. 

Toute une vie est organisée sur les berges, c'est avec curiosité que mon regard s'arrête sur des femmes s'affairant à laver leur linge ou à d'autres tâches ménagères. Il est plaisant de les regarder se laver sur le bord de ce fleuve nourricier, il y a tant de douceur dans leurs mouvements, et tant de sensualité dans leurs gestes délicats et lent pour ces femmes si pudique. Leurs longs cheveux noirs brillants retombant sur leur tunique mouillé, des gestes si simples et si beau.

Des enfants se baignent nus avec des grands cris de joie et s'éclaboussent, encore une scène de vie pourtant si simple pour eux et tellement inconcevable pour nous.

Des charrues remplies de paille attelées à des zébus se suivent en fil indienne en dégageant un nuage de poussière sur les chemins qui se perdent dans les cultures. 

Des troupeaux de zébus paissent sur la berge, surveillés par deux bergers accroupies, coiffés de leurs chapeaux chinois en nous regardant dans la plus grande indifférence. 

Des pêcheurs installés sur leurs petites barques faites de bois et le plus souvent propulsées par leur moteur longue queux, jettent et remontent leurs filets. Toutes ces scènes de vie se déroulent devant nous comme un théâtre à ciel ouvert, sans précipitation comme si la terre était d'une infini patience. 

Les heures passent est se ressemblent, sur cette longue bande où la vie n'est qu'un long fleuve tranquille. 

Bagan nous accueil sous un magnifique coucher de soleil. Nous débarquons avec sac et coup de soleil, crevés de n'avoir rien fait, mais ne rien faire c'est bien aussi. 

Mercredi 18 et jeudi 19 mars 2015


Bagan est un lieu magique, il n'y a pas de mot pour la décrire mais surtout Bagan est unique. On l'apprécie surtout au lever et au coucher du soleil lorsque la température est plus agréable, tout ça sur la terrasse d'un temple, alors que la lumière vient caresser ses 2000 et quelques monuments, tout semble magique, hors du temps et irréel.


Nous voici donc installés pour trois jours à Bagan, les deux premiers jours sont consacrés à Bagan et le troisième jour au mont Popa.


Nous louons des vélos électriques (ils ressemblent à des petits scooters et rassurez-vous qu'ils soient bien chargés, car pédaler sur des kilomètres un engin qui n'est pas conçu pour ça, sous forte chaleur ça laisse des traces) et partons sur les routes à la découverte de ces trésors. Bagan a cette particularité unique sur 42 km2 : on y trouve plus de 2000 pagodes, temples et stûpas de tailles et de forme confondues, un musée à ciel ouvert.


Nous quittons la route de temps à autre pour suivre des sentiers sableux, à chaque détour nous sommes entourés de beautés monumentales de plusieurs siècles. En général ils sont en briques, parfois complètement restaurés, certains en mauvaises états, d'autres sont peints en blanc ou or. Ici, nous prenons notre temps, tranquillement, avec l'impression au fil de la journée de remonter le temps. Nous découvrons des stûpas (ce sont des structures pleine, sans possibilité d'accès à l'intérieur, ils contiennent les reliques d'un Saint ou de Bouddha), des pagodes (c'est un lieu de prières et d'offrandes qui possède une ou plusieurs statues de Bouddha à l'intérieur), et enfin des temples (ils servent à la méditation et au recueillement, ils possèdent quatre entrées avec des statues géantes de Bouddha).


Nous commençons nos journées à 6 h et faisons une pause à 13 h, pour reprendre à 16 h 30. A partir de midi, la température est insupportable, avec le vent relatif de nos scooters, nous avons l'impression d'avoir un sèche-cheveux dans le visage en permanence, je n'ai jamais autant descendu de bouteille d'eau, ok, j'avoue, quelques bières aussi, mais une bonne bière bien fraîche sous 40°C, ça prend des proportions mystiques, religieuses, sacro-sainte et surtout... c'est bon!!!


A Bagan, il y a bien sur les temples, mais il y aussi de petits marchés encore bien authentiques, où les gens ne manifestent le plus souvent aucun intérêt à notre égard, où les échoppes sont des légumes et non des souvenirs pour touristes. Nous ne les dérangeons pas encore.


Bon, voilà, ça c'est Bagan, il y a plus à voir qu'à raconter, tout est dans le ressenti. Entre les odeurs de jasmin, de friture et d'encens, la chaleur qui vous assomme, vous brûle les pieds et vous fait boire plus que de raison mais qui vous rappelle que ceux qui sont restés au pays ont froid, les bruits des vélos électriques qui n'en font pas, ceux des klaxons qui annoncent leur passage, les enfants qui veulent vous vendre des dessins fait de leurs mains, les vendeurs sans insistance qui vendent des souvenirs, les cloches ou les gongs qui retentissent dans les temples et celui des fêtes religieuses qui commence à 5 heure du matin et qui finissent à minuit pendant 2 jours dans un brouhaha de timbale, de trompette, de basses trop fortes et de chant aigüe sur des accords incompréhensibles et qui vous empêchent de dormir car la fenêtre de vôtre chambre donne sur la rue animée.


Bagan c'est ça, quelque chose qu'on vit intensément, qu'on digère lentement et qu'on grave très longtemps.

Vendredi 20 mars 2015


Les jours défilent, les informations s'accumulent, la chaleur augmente, la fatigue se cumule, il y a des jours où l'on voudrait faire une longue pause près d'une piscine, à l'ombre sous les cocotiers à siroter un petit punch pour digérer tout cela.

6 h 30, Dany me prépare un petit café, je serais bien resté coucher, mais un taxi réservé la veille nous attend devant l'hôtel à 7 h 30.

Aujourd'hui le mont Popa, une des visites phares de notre voyage. Le mont Popa est un volcan éteint qui culmine à 1518 m d'altitude. Mais on n'y viens pas pour ça, on y vient pour la colonne de lave qui se situe à côté et qui culmine à 737 mètres, où si trouvent des temples, c'est un lieu de pèlerinage.

Bon, je ne vous le cache pas, le plus beau c'est la vue d'ensemble, celle que l'on voit quelques secondes en arrivant entre les arbres et quelques minutes (pour la photo) en repartant. Pour le reste, magasins de souvenirs, de plantes médicinales ou de bondieuseries. Dany s'était fait un objectif de grimper les plus de 700 marches, ce qu'il a fait les doigts dans le nez (c'est une expression bien sur, avec une croix sur le dos pourquoi pas, mais avec les doigts dans le nez c'est n'importe quoi, alors arrêtez de lire bêtement), il était même déçu, trop facile ou pas assez vieux ou peut-être trop dopé. Il faut dire qu'il a un cocktail caché pour chaque problème et ces cocktails sont peut-être des potions magiques. Ou alors il est trop vieux et arrivé en haut il ne se rappelle plus qu'il en a "chié" et que je l'ai porté. 

De toute façon je ne crains rien, il lira ça à notre retour.

En attendant, il est en haut et je ne l'ai pas porté (il faut bien que je me rattrape). Une partie se fait avec les chaussures et les trois quarts restant à pieds nus. L'accension se fait sous le regard méfiant de singes chapardeurs. Plus on monte plus le vent s'intensifie pour devenir violent à son sommet. Nous immortaliserons notre ascension par quelques photos. Le mon Popa c'est fait.

Sur notre retour nous ne manquerons pas de nous arrêter chez des petits producteurs de sucre de palme, ainsi que dans des petits villages oubliés du monde.

Voilà la journée ordinaire d'un voyageur en Birmanie. Journal de bord du 20 mars terminé.

Philippe Claux
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