le rajasthan
Mardi 15 avril 2014.
Pushkar, voilà, la première nuit s'est bien passée, j'ai dormi comme un bébé, Carole aussi, il n'y avait pas de moustique. Normal ils sont tous morts!! Quelques seaux d'eau sur la tête, on s'habille, personne dans les chaussures, ok, direction le petit déj. Après un bon café, je suis près à tout supporter.
9 heures du matin, on ne doit pas être loin des 40 degrés, la ville est agréable, beaucoup plus calme que les villes précédentes, un petit air de vacances flotte et donne envie de flâner. Hormis les hindous, il n'y à que des "babas-cools" et des "rastas", le dernier paradis où il peuvent rouler leurs longs cheveux au vent en moto (des royal Enfield), fumer des joints à volonté et pas cher, s' habiller à la bozo le clown sans faire rire qui que ce soit. Nous passerons un long moment sur les ghates (marches descendant dans les lacs ou rivières) à observer les hindous se laver. Ces femmes d'apparence si couvertes et pudiques se lavent à moitié dévêtues (elles ne gardent que le bas du sari) devant hommes et enfants et... nous, le décor est planté. Des rangées de marches se perdent sur le bord du lac et dans le lac. Les maisons sont blanches en arrière plan, de nombreux prêtes font leurs ablutions, quelques vaches sont là à la recherche de quelques offrandes, les enfants rient, les femmes discutent fort et rigolent aussi, ce n'est pas qu'un endroit de recueillement, c'est aussi un endroit de rassemblement, quelques-un veulent nous prendre en photo, veulent se prendre en photo avec nous. Les cheveux gris de Carole les attirent, ils sont souriants, nous "envoient" quelques mots en anglais ou en français, veulent nous serrer la main, des parents nous abordent pour que l'on dise bonjour à leurs enfants.
Des fêtes religieuses se préparent dans toute la ville, des musiques retentissent à chaque coin de rue, tout y est zen.
Début d'après-midi, Carole prise d'une crise de "babacoolisme", fait tous les magasins, elle achète, achète... des fringues de "babacoo"l, ça y est ils l'ont converti. Il ne manque plus que le joint.
Bon, qui dit fringue de "babacool", dit zen et là c'est pas gagné. Je vais avoir la seule "babacool" qui marche à 1000 V et qui finira son joint avant que l'allumette soit éteinte.
N'empêche qu'il a fallu racheter un gros sac. Bon, après tant de bouleversement dans ma vie, un petit creux se fait sentir, la ville est végétarienne et sans alcool (pas de bière, dramatique).
Ils veulent me convertir au "babacoolisme", je ne céderai pas, ils ne m'auront pas...
Ils ne me convertiront pas, je suis moi, rien que moi... Ils l'ont eu elle mais pas moi, vite mon chant guerrier "Debout les paras il est temps de sauter sur notre patrie bien aimée... une, deux" (chant militaire)......
- Carole attends moi...
- Oh un éléphant rose...
Bon pour me remettre de mes émotions, 2 heures dans la piscine à pas voir mes pieds, ça donne à réfléchir.
Épilogue.
Mercredi 16 avril 2014.
Nous quittons Pushkar tôt le matin, 6 à 7 heures de route nous attendent pour notre retour à New Delhi, je vous dispenserai cette fois de leur mode de conduite, ils n'ont pas fait de progrès. Aujourd'hui nous sommes un peu nostalgique, car notre voyage touche à sa fin, il ne nous reste que 2 jours à New Delhi et retour en France.
2 jours que nous allons consacrer à quelques visites et à quelques achats. Notre voyage aura été plein de surprises et de contrastes. La force de l'homme est sa capacité à s'adapter et c'est ce que nous avons fait. Bien sûr la pauvreté et la misère sont présentes a chaque carrefour, leur mode de conduite nous a fait sourire et parfois nous a consterné, leur manque total de propreté et d'hygiène nous ont choqué, mais c'est normal, nous petit français, bien propre, hyper aseptisé et imbu de nous-même, cela ne pouvait-être que "violent" pour nous.
Mais au delà de ça, nous avons rencontré des gens attachants, souvent surpris par leur honnêteté, remplis de spiritualité et de bienveillance. C'est un peuple qui est imprégné de son histoire, de sa culture et encore plus de ses croyances. La richesse et la beauté de leur patrimoine nous ont émerveillé.
Au terme de notre voyage, nous avons du mal à nous détacher de ce pays, de ses odeurs de safran, de curry et de massa-lé. Son ciel bleu illumine la couleur des colliers d'offrandes en œillets orange et blanc, des saris expriment l'état d'esprit des femmes et attirent le regard et l'objectif. Il y a aussi le bruit des klaxons, du peuple qui vit, le bruit des prières et des chants qui finissent par s'estomper dans la douceur de ces soirées.
Nous ne pourrons oublier ces enfants se baignant avec insouciance et rire à grand éclat, le battement de ces femmes qui lavent le linge dans leur eau sacrée, ses vaches au milieu des rues, des routes et des autoroutes abolies après avoir tant servies. Leur "namasté" (bonjour) les mains serrées près du menton en guise de respect. Autant de geste, de bruit et de couleur ne peuvent s'atténuer dans notre cœur et notre esprit. Ces personnes nous ont offert une part d'eux-même et de leur esprit.
On dit toujours que les voyages forment la jeunesse, pour nous maintenant ils forment notre état d'esprit, nos amis, nos enfants et nous ouvrent les yeux sur des réalités et sur nous-même. A chaque voyage nous revenons changés, différents, marqués, ils nous rapprochent des uns pour ne plus comprendre les autres, mais amènent des amitiés sincères.
Dans chaque voyage, il y a ce que l'on peut raconter et ce que l'on ne peut exprimer, c'est notre sentiment, celui qui réchauffe nos longues soirées.
Nous rentrons retrouver toutes ces personnes que nous aimons, nos enfants, nos amis et comme dit mon père :"notre trottoir".
A toi Amélie, Manon, Charlotte et mes amis...
Et dans ce voyage il y en avait un peu pour toi Celestin.
Vivre dans le monde sans en explorer le sens est errer dans une grande bibliothèque sans toucher les livres.
Manly P. Hall