Jusqu'au bout de mes rêves.

Jusqu'au bout de mes rêves.

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Manon en Birmanie.

Samedi 27 octobre,


16h00, Je quitte mon salon, un long voyage nous attends, nous allons traverser les nuages et traverser d’autres horizons, éclabousser le temps, marquer nos souvenirs pour qu’ils se ressemblent.


Toi, qui m’as emmené au-delà des sentiers, toi qui m’as emmené plus loin que je ne l’aurai été, ce n’est pas moi qui te fait voyager, c’est toi qui m’emmène au bout de mon monde. Alors, dans tes sourires qui m’apaisent, dans tes joies qui me nourrissent d’émotions, toi qui m’as tout appris de la vie, toi qui a fait de moi un roi et qui m’inspires, toi qui es ma musique, mes rires et mes silences, le temps est venu de te donner de mon temps, il est l’heure que je te balade dans mes rêves et que je me perde un peu dans tes yeux, alors viens dans mon futur, viens ma chérie, viens avec moi faire une balade sur la terre, toi qui m’as offert la lune.

Après tes sœurs, il ne me restait plus que toi, alors, toi ma Manon, je te porte dans mes promesses, je te transporte en Birmanie, sac à dos sur ton dos rempli d’aventures et de dépaysements.


Samedi 28 octobre 2018


Bon, tout a un prix, la Birmanie c’est pas à côté, et en parlant de prix pour avoir un bon tarif il faut parfois donner de son temps,  et en temps nous n’avons pas été avare, 22h pour arriver à notre destination, il y avait moins long mais plus cher.


Pour faire simple, 9H23 de vol jusqu’à Pékin en Chine, là 7h17 de transit dans un aéroport gelé, s'en suivra 5H17 d’avion (sans télévision) jusqu’à Rangoon, et je vous parle pas des décalages horaires, une affaire de grand mathématicien, départ de Paris heure française 20H20 arrivée Pékin 12h25 le dimanche 28  transit, décollage 19h et arrivée à Rangoon 22H50 tout en sachant qu’il y a 5h30 de décalage entre Paris et Rangoon et 7h entre Paris et Pékin, bonjour la bouillie de cerveau, c’est simple on se laisse transporter et on règle sa montre au fur et à mesure.


Gelés à Pékin, les tropiques à Rangoon malgré l’heure tardive, ça promet pour demain.


Nous voici donc installés confortablement dans notre petit hôtel de quartier populaire comme je les affectionne tout particulièrement, il ne nous reste plus qu’à trouver le sommeil et en cherchant bien avec 1h30 de mauvais sommeil sur 22H d’avion ça ne devrait pas être trop dur. 

Lundi 29 octobre 2018


9h, notre rue est déjà inondée de chaleur, les premiers instants dehors nous font dégouliner de sueur, mais nous n’avons pas le choix, il va falloir se mettre au rythme du pays.


Il n’y a pas que nous qui avons chaud, de grands bâtiments souvent de style colonial ont pris des couleurs de moisissures, de longues plantes parasites s'y sont accrochées, ce qui donne un style bien particulier aux rues.

Les rues sont encombrées de véhicules garés anarchiquement et des badauds qui ne peuvent plus emprunter les trottoirs, tellement ceux ci sont encombrés, serpentent entre les véhicules qui roulent et ceux en stationnement. Les odeurs font partie aussi du décor, les égouts se mélangent avec les odeurs de nourriture et de pollution et bien sûr la chaleur n’arrange rien au processus de fermentation.


Si l’on fait abstraction des inconvénients, le décor est plutôt atypique, commun dans tous ces pays où les religions sont l’équilibre du peuple, les signes religieux sont omniprésents à tous les coins de rues. Ici  c’est le bouddhisme, et ils y mettent les moyens car les pagodes recouvertes d’or sont du plus bel effet sur le bleu du ciel. Donc nous ne pourrons pas y échapper, ici les pagodes, les bouddhas, allongés, assis, debouts sont légions et trop de pagodes tue les pagodes. Et, bien sûr pour chaque pagode visitée, l’obligation d’enlever ses chaussures et ses chaussettes, mais gare où l’on pose les pieds, le sol y est souvent brûlant. Bien sûr la grande pagode de Shwedagon sort du lot, il n’y a pas assez de superlatif ou trop, pour exprimer la beauté des lieux, les quatre portes majestueuses sont gardées par d’impressionnantes statues de lion, gardiens des interminables marches qui mènent au pied du site, dorures flamboyantes, de petits temples, tous plus beaux les uns que les autres rendent l’endroit magnifique. Les gens y prient, s'y reposent et viennent passer un moment en famille, les mots d’ordre sont calme et respect.


Nous passerons de taxi en taxi, de temple en temple et de Bouddhas allongés à des bouddhas assis jusqu’à épuisement, et dire que j’ai du mal à rentrer dans une église en France !


Nous finirons par nous échouer sur le port, une embarcation typique nous fera traverser la rivière Yangon, des vélos tout aussi typiques nous promènerons dans les quartiers pauvres de Rangoun, grand moment fort sympathique et atypique pour le coup de notre journée. Mon chauffeur avait quelques kilomètres au compteur, à chaque petites montées mon papy calait, seul moyen de franchir l'obstacle, descendre et pousser, il faut dire que papy a craché ces poumons ( 1 crachat par minute ) pendant les plus 1h30 de promenade.


La chaleur aura raison de nous, les jambes lourdes, trempés de sueur nous regagnerons notre hôtel méritant d’une bonne bière.


Ah, oui, budget de la journée 35€, visites, taxis, bateaux, vélos, restos et bien sûr deux bières de 75 cl, on dépense sans compter.

Mardi 30 octobre 2018.


Au rythme où nous avons commencé ce voyage nous n’allons pas tenir longtemps, hier nous avons effectué le programme de deux jours, donc aujourd’hui, calmosse, nous partons à la découverte des quartiers pittoresques de Rangoon, les Anglais ont laissé leur empreinte architecturale, le temps ne les à pas épargné, mais cela donne un charme indéniable au lieu et à force de regarder ces grands bâtiments coloniaux on en oublierait presque la cacophonie et l’incapacité des automobilistes à se soumettre à toutes règles de discipline routière, (ah oui, petite anecdote les Birmanes conduisent à droite et le volant aussi à droite, z’ont dû avoir un prix sur les bagnoles).


La chaleur ne va pas encore nous épargner aujourd’hui, alors nous marchons à travers ces rues encombrées à la recherche de fraîcheur, d’un ventilateur bienveillant ou d’une ombre que le soleil aurait oublié. Nous déambulons dans un marché couvert, allant au gré des odeurs, des bruits et de notre curiosité. Il faut dire qu’il est grand le bougre, on si perdrait si je n’avais pas un bons sens de l’orientation. Bon c’est comme tous les marchés touristiques du monde sauf que celui là il est à la sauce birmane, nourriture qui crépite dans l’huile, bouddha à toutes les sauces, tissus, fleurs en plastique de très mauvais goûts, bijoux en or et bien sûr des attrapes couillons (touristes) .


Midi, petit grignotage sur le pouce dans la rue, que du bonheur et en plus du manque d’hygiène c’est très bon.

Nous nous permettrons une petite incartade à notre vie de baroudeur, passant devant un palace et pas des moindres le « strand hotel » figure historique et incontournable de Yangon (Rangoun en Birman), que du beau monde, sauf nous, mais moi aussi j’ai une carte bleu et même black, alors installé dans un fauteuil grande classe Manon et moi commandons un cocktail, pour moi un « Singapore Sling » (levant mon verre à mon ami Dany avec qui j’ai trinqué dans ce même bar il y a quelques années) et Manon un sans alcool (beurk). Grand moment de notre journée, après ce contraste, un grand coup de pied dans le cul et nous voilà re-projettés dans la vie réelle, nous nous étions perdus dans l'espace temps d'un monde parallèle.


Notre taxi nous dépose à une très belle pagode, histoire de passer le temps, le guide du routard en dit du bien, alors si le guide le dit allons y. Nous profitons du calme et de la plénitude des lieux, prenons le temps et flânons, c’est très beau et dans ce pays où le détail est important notre regard se perd dans l’instant qui nous est offert.

Jeudi 1 novembre 2018

Cherchez pas mercredi 31 on a rien fait, juste une transhumance vers le nord, direction Mandalay. La journée a commencé par un petit taxi avec beaucoup de bouchons, un petit avion avec beaucoup de retard et un petit taxi collectif qui n’en finit pas d’attendre des passagers pour partir à plein, et bien ça nous a pris la journée tout en sachant que nous n’avions que 1h15 de vol.

Bon hôtel et sympa, parcontre la circulation infernale, et pas un resto ni une gargote dans les alentours, va falloir être persévérants et affamés pour manger.

Aujourd’hui 1 novembre le taxi nous dépose à l’embarcadère où nous attend un bateau pour 1h de navigation, direction la pagode inachevée, tout un programme, aussitôt débarqués nous attaquons de pied ferme notre excursion, il faut vous dire que le bateau largue les amarres dans 2h30 (à 12h30), alors pas le temps de flâner. Direction et visite de la magnifique pagode toute de blanc vêtue, résultat d’un chagrin d’amour pour une bien aimée partie trop vite, si elle était aussi belle que sa pagode je comprends le malheureux elle devait être très belle.

Puis un coup d’œil à l’une des plus grosses cloches du monde, ça ! Boff, tout le monde a déjà vu une grosse cloche, moi c’était ma prof de français.

Et pour finir le pourquoi on est là, la pagode inachevée et ses mystères, bon, ok, j’en fais des tonnes, c’est un énorme tas de cailloux empilé par un roi mégalo qui voulait toujours plus grand, tellement grand qu’il est mort avant, et pour finir Bouddha mécontent fit un caca nerveux de 7 sur l’échelle de Richter, et vlan le gros tas de cailloux cassé en deux. Mystère résolu, pas de quoi en faire un bouddha, euh, lapsus, un boudin.

Retour au bateau au pas forcé (c’est bien du Claux toujours en retard).

L’après midi ne sera qu’une sécession rébarbative de : enlever les chaussures, enlever les chaussettes, une pagode par-ci une pagode par-là, toutes plus belles les unes que les autres, résultat 11 kilomètres de marche et de grimpette. Il n’y a pas de superlatif assez fort pour exprimer le moment où l’on s’écroule sur son lit, avec ses chaussettes et ses chaussures, bouddha ne m’en tiendra pas rigueur. 

Vendredi 2 novembre 2018.


7h, le réveil sonne, il n’y a rien de vacances dans cette situation, hormis que je ne suis pas au boulot. Aujourd’hui encore une grosse journée, vivement que je reprenne le travail.


Notre chauffeur nous dépose chez des frappeurs d’or, je m’explique, de fines bandelettes d’or, découpées et enveloppées une à une et chacune dans des feuilles de bambou, regroupées en un petits paquets, les petits bouts de rubans du précieux métal s’aplatissent au fur et à mesure que la masse de l’ouvrier tombe lourdement sur le petit paquet. Les hommes, qui doivent frapper ce petit paquet d’or pendant plus de 6 heures, finissent par obtenir une feuille plus fine qu’une feuille de papier à cigarette, fort intéressant.


Bon, on ne pouvait pas y échapper, j’vous l’donne dans l'mille, une pagode, c’est dommage, elles sont magnifiques, mais à force dans voir elles finissent par toutes se ressembler. Heureusement qu’il s'y passe souvent quelque chose, là le Bouddha n’avait plus de forme, les surépaisseurs de  feuilles d’or déposées depuis des lustres l’on rendu difforme.

Nous avons pris le temps de visiter une école, école d’un autre temps et pourtant on était bien aujourd’hui et ils avaient l’air très heureux, mais cultivés là j’en sais rien, j’ai vu que des sourires, pas vu de lumière.


Changement de rive, nous empruntons le taxi local, c’est-à-dire, carriole tirée par un cheval qui a déjà plusieurs tours au compteur, c’est ainsi que nous partons à la découverte d’une ancienne cité royale, au rythme du trot de notre canasson, nous découvrons les vestiges éparpillés d’une ancienne civilisation, ici les stupas sont magnifiques (affaire de goût), j’aime leur simplicité et ils s’harmonisent avec la nature, ce qui les rend photogéniques.

Nous finirons notre journée par le pont en teck le plus long du monde (1 kilomètre 200) un des grands moments de notre voyage. Rendez vous des amoureux quand le soleil se couche et que la lumière se fait plus douce, mais les amoureux disparaissent sous les hordes de touristes qui se bousculent sur l’édifice, dommage, il y a encore de la magie, mais pour combien de temps ?


Samedi 3 novembre 2018


Aujourd’hui grasse matinée, levés 8h, vous dit qu’c’est pas des vacances, mais l’avantage quand je reprends le boulot je suis heureux.


Bon aujourd’hui, j’avais vu large sur Mandalay, j’avais prévu 3 jours de visite, résultat programme bâclé en deux jours, donc aujourd’hui, journée libre.

Nous voilà partis donc pour une journée de scooter, d’accord rouler en Birmanie faut être un peu dingue ou inconscient ou les deux à la fois, et bien moi et Manon on faisait les deux, moi dingue devant et elle inconsciente derrière. En tous cas on a passé une superbe journée.


Direction Ava, ancienne citée royale, celle-là même que nous avions visité hier, mais qui nous avez fort plus. Et bien on avait loupé pleins de trucs.


Nous voilà donc partis sur notre scooter 125 tous cheveux au vent, je me voyais déjà dans Easy rider avant que 300 autres Easy riders ne viennent polluer mon environnement.


On roule, tout droit, à gauche, non à droite, t’es sûr, alors à gauche, perdus, plus perdus, plus de route, nous voilà dans un chemin de terre en train de faire du gymkhana, on traverse un marché, pas vraiment notre place, on fait du moto cross, Manon descend, il y a de la cascade dans l’air, une route, non une autoroute, quel bordel, on la traverse, on roule, non c’est dans l’autre sens, on la retraverse, et enfin on est sur notre route, tout cela avec le sourire et la bonne humeur, on est loin des doigts de pied en éventail sur une plage, c'est moi qui vous le dit.


Nous roulons sous de magnifiques Banians (arbres tentaculaires avec d’impressionnantes branches), les petites routes de campagne sont magnifiques, les enfants nous font des signes amicaux, nous ne croisons que sourires et curiosité à notre égard. Ava, est parsemée de vieux temples le plus souvent abandonnés, ce qui les rend magnifiques dans cette végétation luxuriante, nous avons été éblouis par un  ancien palais complétement à l’abandon, loin des sentiers touristiques, impressionnant.


Petit restaurant ce midi pour se remettre de nos émotions, on s’est lâché, 18 € une fortune comparé à nos 2 € max par repas (ce sont des émotions qui reviennent cher).

Nous avons assisté sur notre retour à un match de foot surnaturel, des moines tapant dans le ballon sur un terrain improvisé devant notre palais abandonné, des joueurs n’avaient qu’une seule chaussure, d’autres jouaient à pieds nus, d’autre avaient des crampons, nous étions dans un autre monde, tel Saint Exupéry et son petit prince, il y a plusieurs planètes sur notre terre.

Nous quitterons notre magnifique campagne pour retrouver poussière, pollution et beaucoup de poubelles, mais nous avons accompli notre mission nous sommes rentrés avant la nuit. Notre récompense sera un délicieux milkshake, soyons fou 4 milkshakes (2 chacun). 

Dimanche 4 novembre 2018


Avec infiniment de douceur, nous restons accrochés à ce long fil d’eau qu’est le fleuve Irrawaddy, fleuve nourricier pour tout un peuple, nous naviguons sur ce long bandeau depuis 7h du matin, direction Bagan. Notre bateau zigzague entre les hauts fonds, il nous rend ivre de l’instant que nous vivons. 


Bien sûr, au fil de l’eau nous partageons nos silences, nous épuisons nos réflexions sur nos vies et la vie. Là, le temps prend son temps, il faut dire qu’il nous tient et ne nous abandonnera sur sa rive qu’après 9h de navigation.


Alors, puisque le temps m’en accorde, je la regarde, quand elle parle, quand elle dort, quand elle sourit, il faut dire que les sourires de Manon ont la couleur de l’insouciance et de la fragilité, il faut dire que je suis là pour elle, ma Manon, ma fille, la Birmanie n’est que le décor, les battements du cœur des birmans n’est que la mélodie qui nous accompagne, alors ce temps qui n’est que pour nous je le prends comme unique instant.


Notre vieux rafiot d’un autre temps, tousse, vibre et couine comme un défi au temps, sa seule richesse et de résister à la rouille, bien sûr, il est fait de vieilles planches, de tôles fatiguées, de dominos et de vieux fils, peut-être, s'imagine-t-il d’accoster une île là-bas dans ces mers lointaines pour briser la mélancolie de ce fleuve trop vieux qui finit par le lasser.


Alors capitaine, tu rêves peut-être de baleines, de paquebots et de tempêtes, mais je te rassure ils envient le velours de ton fleuve et le calme de tes rivages.


Alors, Bagan, nous voilà, lentement mais sûrement, mais je sais que tu nous attends.

Lundi 5 novembre 2018.


Comme la plupart des ports qui nous accueillent, Bagan n’échappe pas à la règle, pour toute passerelle une planche en bois de 30 cm qui oscille à notre passage, un bambou tenu par deux moussaillons pour toute rambarde, et les premiers pas que nous posons sur la rive sont sur une pente abrupte, nous grimpons lourdement charger une glaise qui ressemble plus à de la terre mélangée avec de l’hydrocarbure, quelques sacs plastiques et d’autres déchés sont notre premier accueil, mais notre attention est vite attirée par la horde de rabatteurs de taxis et autres. Et les bougres sachant qu’on n'a pas le choix que d’accepter leurs tarifs prohibitifs au risque de rester les pieds dans leur mélasse n’y vont pas de main morte. Le premier contact est donc souvent un bras de fer. Et à trop négocier on se retrouve assurément dans le taxi le plus pourri, mais ça c’est pas grave du moment que l’on arrive à notre destination.


Installés et programme effectué nous louons deux E-Bick (entendez scooters électriques) et partons explorer le village.


Bagan a cela d’exceptionnel, plus de 2000 pagodes et temples sont concentrés sur 42 km2, Bagan est unique et les mots manquent presque pour la décrire. Bagan ceux sont ces monuments que l’on découvre individuellement par de petits chemins sablonneux qui serpentent entre les cultures et une végétation luxuriante, mais Bagan devient magique aussitôt que l'on arrive sur un point dominant, des milliers de pagodes et de stupas émergent au-dessus de la végétation, avec ces horizons aux couleurs changeantes selon l’heure, nait un sentiment extraordinaire d’avoir découvert une cité oubliée depuis des milliers d’années. Et le comble de ce songe est de venir contempler un coucher de soleil, installés sur un toit ou une terrasse d’un temple, le moment devient irréel lorsque la lumière vient caresser les monuments.


Mais l’ultime émotion, est de quitter son hôtel à 5h15 du matin, ressentir la fraicheur de ces matins tôt avant les fortes chaleurs, rouler dans le noir, sans bruit, seul sur la route, voir le phare de Manon dans mon rétro, quitter l’asphalte et emprunter les chemins sablonneux, pénétrer dans un temps oublié, se glisser dans un petit boyau avec seule lumière la torche de son téléphone, émerger sur une terrasse, et attendre que le soleil se lève, moment de grâce, moment inoubliable, bien-sûr nous ne sommes pas seuls, d’autres rêveurs nous ont rejoints, mais qu’importe ce moment est unique. Aux premières lueurs du soleil le spectacle commence, des dizaines de montgolfières décollent et viennent sublimer la magnificence du moment dans ce camaïeu d’orangé et de temples qui découpent l’horizon comme une ombre chinoise. 


Bagan, tu nous a submergé d’une émotion inoubliable.

Jeudi 8 novembre 2018


Encore 6h du matin, aujourd’hui nous sommes au lac Inlé, nous avons quitté Bagan avec regret, mais il faut bien avancer. Nous partons toute la journée en pirogue à moteur.


Nous sommes dans une embarcation traditionnelle du lac Inlé, longue pirogue d’une dizaine de mètres tout en bois, un gros moteur fort bruyant avec une transmission de plusieurs mètres conçue pour sortir l’hélice et l’adapter aux hauts fonds, le lac est très grand, plus de 20 km de long mais il n’est pas très profond (max 3 mètres). Confortablement installés nous traversons le chenal de 4 km, il faut dire qu’il y a du monde, entre les habitants du lac qui viennent en ville, les bateaux transportant leurs myriades de touristes, ça fait des vagues et ça éclabousse.


Nous passons donc notre journée à découvrir la vie de ce peuple qui vit au milieu du lac sur des maisons sur pilotis, sans eau courante et souvent sans électricité, le plus curieux est leur méthode pour pêcher, installés debout au bout de leur frêle pirogue, la rame coincée entre le talon et derrière l’épaule (technique compliquée à expliquer), pour avoir les mains libres pour lancer leur filet, tout un art.


Et, nous ne pouvons pas y échapper, tournée des artisans, fabricant de cigares, confectionneur de tissus en fil de lotus avec passage obligé par la boutique (une fortune, entre 90 et 100 $ une simple écharpe qui finirait assurément dans le fond d’un placard), c’est pas pour nous c’est pour des gens chics, arrêt chez le fabriquant de bijoux en argent et bien sûr une pagode et pour finir un monastère.


Encore une dure journée, affalés dans notre pirogue en plein cagnard au milieu de ce beau lac entouré de montagnes, je vous envie, vous chez vous le frigo à portée de la main, habillés chaudement et à vous dire vivement qu’il revienne qu’on n'est plus à se taper ses textes qui n’en finissent plus.


Bon, allez je vous abandonne, il vous reste à regarder la vidéo, moi une bonne bière pour récompense d’une journée bien remplie m’attend. Bisous à vous lecteurs pourvus d’une grande tolérance.

Vendredi 9 novembre 2018 Fin.


Rien, nous n’oublierons rien, d’une journée comme aujourd’hui, une journée hors du temps. Nous avions rendez vous au petit port d’où partent toutes les pirogues avec notre batelier.


Bien installés, nous voilà partis pour découvrir un endroit à plus de 3h de pirogue du lac Inlé, nous allons au lac Sankar, lac épargné par le tourisme de masse.


Nous traversons le lac Inlé et empruntons une rivière qui n’est que le cordon ombilical entre les deux lacs, nous avons l’impression de regarder ARTE, tellement les images sont belles, cette rivière qui est source de vie pour toute une population nous dévoile ses trésors au fur et à mesure que le soleil chauffe, alors nous regardons sans changer de chaîne, il faut dire que l’on ne s’ennuie pas une seconde, des femmes lavent leur linge, d’autres se lavent avec beaucoup de délicatesse et infiniment de grâce, des hommes pêchent avec cette impression que rien n’a changé depuis des siècles. Alors, nous nous laissons glisser sur la rivière, nous glissons entre les nénuphars, les jacinthes d’eau et autres plantes aquatiques, des centaines d’oiseaux s’effarouchent à notre passage. Des pêcheurs sur leur pirogue de bois lancent leurs filets avec des gestes des milliers de fois répétés. Nous laissons notre vie s’écouler, nous nous laissons vieillir au fil de l’eau, accompagnés du sourire de Manon qui éclaire de tendresse ce moment, alors rien de ce moment, non, nous n’oublierons rien.

Philippe Claux
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