Népal 2011
Remerciement.
Merci à toi Christophe pour tes mots et à Fabien pour tes compétences, grand merci aux écoles de Barisis, Versigny et Saint-Gobain qui nous ont accompagnés tout au long de notre aventure, ainsi qu'à tous les internautes qui nous ont suivis sur les chemins perdu de l'Hilmalaya, Infiniment merci à toi ma chérie qui me laisse partir si loin et qui prend soin de moi et vous mes enfants Manon, Amélie et ma petite Charlotte à qui je dédie mes plus beaux voyages. Merci de nous avoir donné l'envie de partager avec vous cette aventure Népalaise.
Mickael:
Dans tous voyages à plusieurs, il y a une composante que l'on ne peut ignorer mais que l'on ne peut maîtriser: les rapports humains. Ils sont mis à l'épreuve durant une aventure humaine et le fait de vivre 2 semaines 24 h sur 24 pourrait ruiner tous rêves de vacances longuement préparés. Mickael et moi n'étions que des étrangers il n'y à pas plus d'un an. Tout nous séparait dans la vie et pourtant lui qui n'avait jamais pris l'avion, jamais voyagé a fait preuve de fairplay, d'esprit d'équipe et a su se remettre en question tout au long de ce voyage. J'ai trouvé un coéquipier dans mes épreuves et un ami dans la vie.
Quand tu veux où tu veux mon ami.
Voilà, nous y sommes. Depuis que l'on en parle, on y est enfin. L'émotion du voyage et la tristesse de laisser ceux que l'on aime derrière nous. Nous allons vivre pendant deux semaines des moments innatendus, de rencontres et de découvertes, loin de notre train-train quotidien. Nous sommes angoissés à l'idée d'avoir oublié quelque chose d'important, mais là, face aux portes d'embarquement, nous ne pouvons plus faire marche arrière.
Dimanche 26 Mars 2011: de retour depuis 12 jours.
Debout 8 h et il fait beau. Déjà 12 jours que nous sommes rentrés.
Ici la douceur a fait place à la rudeure, mais l'hiver nous rappelle qu'il n'est pas si loin. Les bourgeons font leur apparition, ainsi que quelques voisins qui sortent de leur retraite hivernale.
Je scrute le ciel à la recherche des premières hirondelles pour qu'elles nous apportent la confirmation que le printemps est bien là.
J'aime regarder longuement ces moments où mes enfants jouent à l'extérieur sous les premiers rayons du soleil, on peut y voir sur leur visage de grands sourires qui les illuminent et cette insouciance qui les caractérise, il n'y a pas que les fleurs qui sont belles !
Je les regarde jouer, rire, crier, vivre, tout y est parfait, et je suis fier de tous mes efforts qui ont planté ce décor.
Sans mes voyages je n'aurai pas ce regard ouvert, conscient et calme sur ma vie, sur notre vie; j'aime ces moments où je me pose sur un coin de ma vie et où le temps me laisse prendre conscience qu'il ne faut jamais renoncer quelque soit le combat.
Le printemps arrive et avec lui de nouveaux rêves et de nouveaux espoirs. Je ferme les yeux et je rêve.
Mon ami Micka est en apparence cool. Il est vrai que pour lui, c'est le grand plongeon dans l'inconnu.
L'émotion et l'excitation se lisent sur son visage. J'aime les aéroports, les inconnus qui se croisent, voyageurs en devenirs, pionniers ou touristes, les langues et les cultures qui se croisent. C'est un melting-pot impressionnant.Premier prémisce de notre perte de repère: décollage à 21h30 et c'est parti pour 10h de vol à destination de Delhi puis 2h de vol pour rallier la capitale népalaise Kathmandu, après 2h30 d'attente en terre indienne. Arrivée à 14h15 heure locale; l'aventure commence...
Nul part, notre regard croise le luxe, que de la pauvreté, drôle de planète. la circulation se fait dans la plus grande anarchie, absences de feux et de panneaux, plus de routes, plus de trottoirs, même le chaos est suspendu, les cables éléctriques forment d'immenses toiles d'araignées. Les panneaux publicitaires n'échappent pas à la règle. Ils sont les uns sur les autres, obstruant l'horizon. Tout va vite, tout fait du bruit, un monde inorganisé livré à lui-même en apparence.
Les policiers font de la figuration, semblant dépasser par la situation.Après un dédale de petites rues et un million de klaxons, nous arrivons à l'hôtel. Tranquillité au milieu d'un océan de tempête.
Nous nous installons. RAS. Tout commence bien. Comme deux enfants, nous nous replongeons dans les rues au milieu des gens qui nous ignorent ou nous regardent avec un sourire souvent accompagné d'un "namaste" (bonjour en Népalais).
D'autres ont des regards plus curieux ou inquiétants, c'est vrai que pour eux nous ne sommes qu'un bourgeon de la Brink's sans blindage avec tous nos dollars. Il ne faut pas oublier que le salaire moyen est de 40 euros par mois, alors avec nos 700 dollars chacun, on ne met pas le gyrophare. Au gré des ruelles, nous croisons des vaches faisant la sieste au beau milieu de la chaussée ou déambulant sur les trottoirs parmi les gens. Drôle de planète.
18h, la nuit tombe vite et bien sûr pas d'éclairage publique. Drôle de capitale. A notre grand étonnement, des feux de camps s'allument sur les trottoirs et sur les bords des routes. un là, un autre là bas. tout cela à l'air de faire partie de leur vie et interpelle la nôtre. La nuit est tombée lourdement et avec elle notre fatigue des dernières 24 heures. Nous finirons de nous remettre de nos émotions devant une bonne bière méritée.
Jeudi 3 Mars 2011 : Premiére journée dans l'inconnu
Vendredi 4 Mars 2011 : Direction Bodnath et PASHUPATINATH
Donc ce matin, priorité "ticket bus". Nous ne cherchons pas bien loin car notre hôtel a un petit service de réservation. Nous optons donc pour un bus touristique. Prix des billets 1200 Roupies népalaises (12 euros) pour 7h de bus et 156 Kms. Nous en profitons pour réserver le billet d'avion pour le retour POKARA-KATHMANDU. Une bonne chose de faite. Essai internet et Wifi à l'hôtel: rien ne marche comme d'habitude. Bon allez taxi et direction le Stupa de Bodnath, le plus grand du pays. La promenade aux alentours reste aussi saisissante. Etre témoin de la ferveur des gens envers les Dieux. La prière des moines et les offrandes. Les moulins à prières s'érigent du plus petit au plus grand (4 m de circonférence et 2m de haut). Nous croisons des moines vêtus de tuniques, le plus souvent rouges, blanches et oranges. Nous croisons quelques touristes semblant venir d'une autre époque. le temps pour eux a dû s'arrêter dans les années 70. Propice au recueillement, nous en profitons pour faire une pause et faire plusieurs fois le tour de ce stupa tout blanc et surmonté d'une flèche en or et toujours ces deux grands yeux sans bouche qui nous regardent signifiant que Boudha voit tout mais ne dit rien.Nous prenons 1h pour transmettre nos infos pour le site. Ici, l'informatique n'est pas un moyen rapide et il ne faut surtout pas se presser.Nous reprenons un taxi direction PASHUPATINATH. Là, toute autre ambiance. Nous devons traverser un marché surpeuplé de locaux.
Très vite, nous prenons le premier portail pour échapper à la foule et tomber sur une concentration impressionnante de Shatus (mendiants ayant faits voeux de pauvreté et de méditations vivants d'offrandes). Ces gens sont ornés de chignons énormes, les visages barbus et recouverts de cendres ou de peintures multicolores. Ils nous jettent des regards curieux, nous les petits blancs asseptisés au milieu du royaume des microbes. Après ce long moment de solitude et après avoir repoussé quelques faux-guides, nous arrivons à l'endroit désiré, le lieu de crémation des népalais. Assis au milieu de petits temples, nous assistons pendant une bonne heure, dans une ambiance pesante, à la cérémonie et à la crémation d'un défunt. Le bucher finira de se consumer pour finir poussé dans la rivière Bagmati, accompagné de colliers de fleurs oranges.
Après cette leçon de vie, nous nous replongeons dans la faune urbaine, toujours aussi dense malgré la nuit tombante. C' est riche en émotions que nous regagnons notre hôtel.Demain, levé à 5h15 pour Chitwan et sa réserve naturelle.
Samedi 5 Mars 2011 : 7h de bus pour 156 Km !
Dimanche 6 Mars 2011 : La réserve de Chitwan
La nuit a été ponctuée de cris d'oiseaux bizarres et étranges et de grattements qui ne nous ont pas paru familiers.Notre chauffeur est là et nous conduit sur le bord de la rivière où une pirogue en bois nous attend, et nous voila partis pour une heure de navigation. Dans une ambiance très safari et très africaine, nous croiserons: aigrettes, canards sauvages, martin-pêcheurs, paons, daims, petits cormorans et crocodiles.
Une fois sur la rive, nous partons pour plus de deux heures de randonnée. Accompagnés de nos deux guides, nous ne tardons pas à apercevoir des singes, serpents venimeux, daims. Nous marchons au milieu de grandes herbes et traversons une forêt dense où nos guides très aguerris nous montrent des traces fraîches de rhinocéros à une corne, de daims, de tigres et d'ours. Nous retraversons la rivière "RAPTI" à l'aide d'une pirogue. Supers souvenirs...
14h, une Jeep poussive et crachant ce qui lui reste d'échappement vient nous chercher et nous mène sur des routes défoncées à quelques kilomètres de notre hôtel. Pendant ce trajet, nous traversons des villages typiquement népalais entourés de cultures verdoyantes.
Notre vieille Jeep "Daktati" nous dépose au bord d'une rivière ou règne calme et sérénité. Des buffles en liberté se régalent d'une herbe rase et verdoyante, des femmes riantes dans de l'eau jusqu'aux genous au milieu de nénuphars s'affairent à retourner de la vase, à la recherche de quelques crustacés. Des enfants jouent plus loin. L'endroit est paradisiaque, baigné de calme si loin du tumulte et du vrombissement de notre terre.Un éléphant conduit par son cornac nous attend.
Nous montons sur un ponton haut perché et prenons place sur le pachyderme. Nous franchissons la petite rivière sous le regard souriant des ramasseuses de crustacés. Nous traversons une jungle où les singes, les daims et les oiseaux pullulent. Ils ne semblent pas effarouchés par notre éléphant si imposant. Nous déambulons de la jungle à la savane au milieu des hautes herbes plus hautes que les éléphants. Pendant deux bonnes heures, nous n'aurons pas la chance de croiser de tigres. Ils vivent apparemment la nuit. Les rhinocéros jouent à cache-cache et gagnent. Ces deux heures sont tellement riches en émotion que nous ne sommes pas déçus de ne pas croiser ni tigres ni rhinocéros.
Au retour, nous renvoyons la Jeep venue nous chercher pour profiter plus longuement de cet endroit qui baigne dans une paix. Nous restons un moment au bord de cette rivière pour puiser l'énergie qui se dégage. Un rapide regard sur ma montre me rappelle que la nuit tombe vite et qu'il nous reste 6 kilomètres de marche. La traversée de ces petits villages de paysans est magnifique.
Les enfants nous sourient acompagnés de leur "Namaste" (bonjour). Il n'ya aucune sensation d'incertitude. Les gens vivent à l'extérieur de leurs maisons. Sur de grandes bâches sèchent le riz et les piments. Les vaches sont dans les étables en bois. Les poules et autres volatiles voguent sur les chemins. Ici le temps s'est arrêté à une époque où la paix règne, loin de notre quotidien matériel. Quelle leçon de vie.
Demain départ pour Pokhara.
Lundi 7 Mars 2011 : Départ pour Pokhara
Nous prenons place dans un vieux bus pour 6h de voyage, sur des sièges inconfortables, serrés comme des sardines, et pour conclure le tout, positionnés sur l'essieu arrière monté sur des amortisseurs de tank. Résultat: fesses en bouillie et dos en vrac. Demain nous partons pour 4 jours de treck dans l'Anapurna.
Je pense qu'il nous sera difficile de trouver du réseau mais qui vivra verra.(Rapport effectué le 8 mars à 16h30 par téléphone)
Mardi 8 Mars 2011 : Départ pour le trek
Aujourd'hui, nous partons pour 4 jours de trek. Notre guide nous attend. Nous déposons nos gros sacs à dos à l'hôtel de retour. le patron est super sympa. Nous partons légers avec nos petits sacs à dos et seulement le nécessaire utile à notre aventure.9h; nous partons d'un bon pas, notre guide a l'air sympathique.
Nous attaquons la montagne par des marches abruptes, toutes irrégulières, faites d'ardoises. Question mise en jambe, nous sommes servis. Mickael est dans son élément. Effort et endurance, c'est son truc. Le guide suit et moi je peine un peu. Il faut dire que ça fait plus d'une heure que l'on monte ces marches sous un soleil de plomb. Il faut dire que le sport n'a pas trop fait parti de ma vie ces derniers mois, mais je suis ces deux trentenaires. Je m'accorde deux pauses qui n'entament pas mon moral.
On les verra à 46 ans! Sur le chemin, nous croisons des enfants se rendant à l'école en tenue réglementaire, des femmes lourdement chargées, des personnes âgées habillées comme en hiver, les mains dans les poches, sifflant presque là où nous peinons.
Après 2h de grimpette, nous attaquons un terrain moins accidenté, où là je trouve mon rythme. Micka est une véritable machine à avaler les kilomètres. Le guide donne lui aussi quelques signes de fatigue, il est derrière nous. Nous croisons beaucoup de buffles et contemplons les magnifiques paysages qui se livrent à nous sur le lac de Pokhara.
Nous avalons les 16 kilomètres prévus en 5h30 au lieu de 7h.Notre chambre nous attend dans un lodge (lit mis à disposition par les habitants pour les trekkeurs où nous pouvons manger et boire). La chambre est petite, ne contenant que deux petits lits. Bien sûr, pas d'électricité ni d'eau chaude. Dans nos rêves!De notre chambre, la vue est magnifique sur la vallée. Nous organisons notre petit chez-nous. Pour moi, le lit de droite et pour Micka le lit de gauche.
Duvets déroulés, chambre terminée. Plus simple, c'est pas possible. Notre guide nous propose une bière pour faire plus ample connaissance. Bières terminées, il nous propose un bar local (très local). Mickael et moi goûtons au Wisky local (rakshi). Pas très fort au premier abord mais méfiance car toute bouteille entamée doit être terminée. Notre guide ne crache pas dessus. Un verre, deux verres, deux bouteilles, un regard vers Mickael, nous sommes sur la même longueur d'ondes. Ces journées passées ensemble ont formé une vraie complicité.
Le guide a manfistement une descente rapide mais n'a pas l'air de tenir l'alcool. La nuit tombe, nous insistons pour rentrer car le repas est prêt.Une lampe à pétrole éclaire la pièce. Ce soir, ce sera du Dal Bath, un plat traditionnel composé de riz, d'épinards, et d'une soupe que l'on verse dessus, avec parfois des morceaux de poulets et de légumes. Nous mangeons avec appétit. Notre guide, lui, est toujours au rakshi, les yeux explosés. Mais l'alcool le rend philosophe. On ne comprend pas tout ce qu'il nous dit mais nous sommes d'accord avec lui.
Le moment-phare de la soirée est la démonstration de mon Iphone et l'application d'un chat qui répète tout avec une voix rigolotte. Nos logeurs (mamie, papa, fille) s'amusent à clamer des phrases en Nepali reconverties en version "chat-rigolo". Tout le monde rigole bien et le chat aussi bien sûr. Ambiance super sympa, baignée par la lueur de la lampe à pétrole, ombres animées, nous appliquons les coutumes népalaises (nous mangeons avec la main droite). Mickael finira mon repas.
Equipés de nos deux lampes frontales surpuissantes, nous regagnons notre chambre. Super, le téléphone fonctionne, pas internet. J'appelle mon pote Christophe pour lui dicter mes deux pages de rapport. Nous enfilons notre sac de couchage. Micka n'a pas le sien, c'est le guide qui l'a gardé et compte-tenu de son état, il va falloir trouver une autre solution. Deux vieilles couvertures feront l'affaire. Mikael s'endort pendant mes confidences sur l'oreiller. Bon, je vois, je dois être soporifique. On réglera l'affront demain.
Mercredi 9 Mars 2011
Après notre Namaste (les deux mains jointes comme pour prier) en signe de respect, nous entamons un copieux petit déjeuner composé d'oeufs brouillés et de toasts. Nous remercions nos logeurs pour leur hospitalité.
Le guide nous briffent sur le déroulement de la journée. Ascension simple avec du plat sur 14 kilomètres. Selon lui, que du bonheur. Dès les premiers kilomètres, le guide est déjà à la ramasse. Boire ou marcher, il faut choisir.
Mickael et moi sommes comme des enfants quand nous découvrons ce pont suspendu au dessus d'un torrent. L'image qui caractérise l'aventurier népalais. Nous le passons et le repasssons plusieurs fois. Ca bouge, ça tangue, c'est marrant. Pour les marches, c'est beaucoup moins marrant et deux fois plus qu'hier. Drôle de guide, son plat a plutôt l'air vertical. Nous rions de cette situation burlesque en voyant notre guide 30 mètres derrière nous. Les paysages que nous croisons sont toujours aussi magnifiques.
Dans l'après-midi, nous serons à plus de 2000 m d'altitude. Nous traversons des petits villages. Avec la permission de l'institutrice, nous filmons le quotidien d'une école. Quel contraste avec les nôtres.Les 14 kms sont avalés en moins de 4 heures au lieu des 6h prévues. On aurait pu faire mieux mais il a fallu attendre notre guide qui avait prévu lui de faire des pauses à chaque carrefour. A 14h, nous arrivons dans un petit village perdu dans la montagne à 2044 m d'altitude.
Les maisons sont en ardoises recouvertes d'un toit de paille. Notre chambre d'hier était un palace en comparaison à la nouvelle. Nous dormons au premier étage de ce qui semble être un débarras. D'ailleurs notre chambre est un débarras amélioré avec deux lits. Après avoir escaladés quelques marches (ardoises sortant du mir), nous nous plions en deux pour pénétrer à l'intérieur de notre chambre "moins 4 étoiles". Nous nous en amusons, c'est ça l'aventure.L'endroit est très calme. Le village est relié au reste du monde que par quelques sentiers. D'étroits petits chemins entre deux murs d'ardoises vont de maisons en maisons. Il y a plus de buffles que d'habitants.
17h, nous sommes gelés. Nous enfilons nos polaires. Notre guide nous apprend que nous passerons deux nuits ici, et que nous pourrons gravir demain la montagne pendant que lui restera seul au village pour se reposer. Sacré guide!.
Nous passons une superbe soirée autour d'un feu dans la cuisine, assis sur deux petits tabourets typiques. L'ambiance est sympathique et chaleureuse. La soirée est rythmée par un bon repas et des chants. Nous la prolongeons jusqu'à 23h.Nous regagnons notre chambre glacée. Nous nous glissons dans nos duvets (Mickael a récupéré le sien). Deux petites fenêtres laissent passer un courant d'air froid. La tête camouflée dans les cagoules et saucissonnés dans nos duvets transformés en sauna. Tropique dans le duvet et Sibérie à l'extérieur.
Qui a parlé d'aventure!3 heures de sommeil.
Jeudi 10 Mars 2011
6h, nous devons nous lever si nous voulons voir la chaine "Himalaya" avec option "lever du soleil". Petite grimpette pour la mise en jambe. Nous stoppons sur un petit promontoir.
Devant nous se dévoile une partie de la chaîne Himalayenne. Grandiose, puissante, nous livrant plusieurs de ses sommets recouverts de neige éternelle au-dessus de 7000 m d'altitude. La vision de ces sommets est d'une puissance émotionnelle incomparable. Nous sommes conscients à ce moment précis de faire partie d'une minorité à comtempler ce trésor. Pendant plus d'une heure, nous photographions et filmons ce qui s'offre à nous.
Nous redescendons prendre notre petit déjeuner. Laissant notre guide se reposer au village, nous partons à l'ascension du "Panchasse" à 2517 m d'altitude. Après 1h30 de grimpette, nous atteignons le sommet. Une foret de rhododendrons immenses et d'orchidées sauvages innonde cette montagne. Une fois de plus, l'Himalaya s'offre à nous. Nous avons atteint notre but. Nous n'irons pas plus loin , ni plus haut.
A partir de maintenant, nous sommes sur le retour. Je profite d'un après-midi de repos au village pour rédiger mes rapports quotidiens. Mickael, quand à lui, est en manque d'effort. Il part plusieurs heures libérer l'énergie qui l'habite. Je me suis un peu inquiété et de son point de vue, il s'est fait un peu peur. Son retour m'a rassuré. Il en tirera certainement une leçon de cette expérience. Il est là et le voyage continue.
Pendant que j'écris ces quelques mots, je ne peux m'empêcher de lever les yeux et de contempler ces sommets baignés dans la brume et inondés de la lumière rasante du soleil couchant. La fraîcheur n'est pas encore tombée. Calme et douceur. Si le paradis existe, nous ne devons pas en être loin. Un anglais se joint à notre communauté, un militaire de sa royale majesté. Il parle un peu français. 19h, l'appel du repas. Nous nous rendons dans la cuisine népalaise, réunis autour du feu de bois. Le chef de maison prépare le Dal Bath. En attendant on déguste le rituel whisky local "le rakshi". Rien à voir avec le whisky de prêt ou de loin. La bonne humeur anime un peu notre soirée. Rires, chants, échanges d'opinions, congratulations.
les népalais sont des gens très accueillants, entiers et honnêtes. En accord avec nous, ils nous congratulent d'une grande poignée de main accompagnée d'un sourire expressif. Ils sont en train de graver en nous des souvenirs inoubliables.
Je surveille ma montre car nous avons prévu d'appeller les écoles en France. Je sors mon portable que je n'avais pas allumé pour économiser la batterie. Nous sortons, armés de nos lampes frontales, sur la terrasse où le décor montagneux a laissé la place à un grand tableau noir animé par des milliers d'étoiles. Nous lançons nos premiers appels. Premier contact avec l'école de St Gobain. Marie répond. La communication est correcte. Nous expliquons notre position et décrivons l'endroit et le moment.
Deuxième contact avec l'école de Barisis. Séverine, l'institutrice nous répond. Nous fournissons les mêmes informations. Notre guide "Dunkey" apporte une touche d'exotisme à la conversation. Dernier contact avec l'école de Versigny. Je parle avec ma fille Charlotte. Nous échangeons quelques mots remplis de tendresse. Nous raccrochons, heureux que notre petite aventure soit suivie par des enfants en France et qu'elle suscite un intérêt pour eux..
21h, nous nous équipons pour affronter une nuit polaire en espérant qu'elle sera meilleure que la précédente car il fait déjà très froid. Nous rapprochons nos lits pour les éloigner des fenêtres et des courants d'air froids. Coup de couteau dans une poutre pour y accrocher une lampe frontale en guise d'éclairage. Après avoir fait la chasse aux petits courants d'air, nous fermons les yeux en repensant à nos conversations avec les écoles.Merci à vous Versigny, Barisis et St Gobain pour votre enthousiasme et votre implication.
Vendredi 11 Mars 2011
Debout 6h, nous sautons dans nos habits et nos chaussures de marche, direction la terrasse qui surplombe le village et restons encore une fois dubitatifs et ébahis devant tant de beauté.
Nous en profitons pour graver les noms de ceux qui nous sont chers sur un morceau d'ardoise que nous posons, accompagné d'une offrande, au pied d'un petit arbre mort devenu un lieu de prières et de recueillements. Retour au camps, petit déjeuner, sacs à dos et nous voilà partis pour 3 heures de descente avec des marches irrégulières sous un soleil de plomb à 2000 m d'altitude.
Bonjour les coups de soleil (surtout Micka). Nous suivons un torrent avec une eau limpide qui se faufile dans les rochers, produisant une succession de petites et moyennes cascades. Nous arrêtons notre guide pour une pause baignade. C'est super froid mais nous avons tellement chaud et l'endroit est tellement magique. Nous atteignons la vallée, les premiers signes de civilisation.Des femmes lavent le linge dans la rivière, des hommes retournent la terre avec une charrue en bois attelée à deux buffles, les enfants vêtus d'un uniforme vont à l'école. Nous approchons des premières maisons et partout des immenses cultures irriguées.
Nous prenons place sur le toit d'un bus local (depuis qu'on attendait cela). La joie est de courte durée car la route est défoncée. Le bus roule à 16 km/h et nous sommes assis sur des barres en fer (sorte de galerie). Le paysage est magnifique. Le soleil tape et ce moment est inoubliable. Nous laissons derrière nous notre guide après l'avoir remercié. Malgré sa difficulté à nous suivre, il nous aura fait passer 4 jours inoubliables où nous aurons compris que l'alcool pour lui n'est pas un vice mais une manière de supporter les changements que son pays opère: pertes des repères religieux, modernisme galopant, besoin d'avoir le consentement de son père pour épouser celle qu'il aime, l'argent qui compte plus que tout. Bienvenue dans le monde moderne. "Tokhom Dunkey" (à ta santé Dunkey).Arrivés à l'hôtel, on s'organise. Nous rassemblons le linge sale et direction pressing face à l'hôtel. La douche est bienvenue (4 jours sans s'être lavés) ainsi qu'un massage d'une heure. C'est Mickael qui régale. Pas mignon ça? Bon rassurez-vous, ce n'est pas lui qui masse. Faut dire qu'il ressemble plus à une fraise tagada (rapport aux coups de soleil) qu'à un masseur.
Nous passons du temps dans une boutique internet pour rattraper les trois jours de retard pris pour la rédaction des rapports.
Demain retour à Kathmandu par le bi-moteur de 9h. 20 minutes de vol contre 8h de bus, y a pas photo. Si, il y a la tête de Mickael. Encore un avion et tout petit celui-la.
Samedi 12 Mars 2011
Aujourd'hui, j'ai 46 ans. Un anniversaire marqué par l'endroit où j'écris ces quelques mots. Nous sommes au pied des Annapurnas, installés sur la terrasse de l'aéroport. Notre avion a deux heures de retard. J'espère que j'aurai ma petite famille au téléphone ou mieux en vidéo sur MSN. Mais ici rien n'est sûr. 3 heures d'éléctricité par jour avec des coupures intempéstives, coupures de réception GSM, d'internet. La carte postale est plus rapide. Mais ne soyons pas médisant, car ça a fonctionné une fois sur deux. Retour à Kathmandu, adieu calme, nature et air pur. Nous décollons à 12h30 avec 3h30 de retard. Mickael survivra au vol. Nous nous posons à Kathmandu à 12h50. Direction l'hôtel où nous organisons notre après-midi. Taxi pour nous rendre à Patan où nous passons l'après-midi à visiter ces superbes temples. 9 kilomètres plus tard à 18h, nous nous habillons proprement (chemises) pour un petit restaurant top anniversaire. Sur le chemin, nous nous arrêtons dans un bureau internet pour la mise à jour du site. Nous y passons 2 heures. Une heure pour trouver un restaurant qui ne sert plus quand nous arrivons (21h50). Nous nous replions sur un snack pour manger un sandwich au poulet dans le noir (coupure de courant générale). nous mettons une heure pour retrouver notre hôtel dans des rues complètement obscures et désertées par la population. Seule animation du moment, les faisceaux de nos lampes frontales qui scrutent le sol à la recherche des trous et autres pièges d'une chaussée défoncée. Pas de gâteau d'anniversaire pour Philippe. Il se rappellera de ses 46 ans!!! Bon anniversaire Philippe!!!Merci à ceux qui y ont pensé via ma boite mail.
Dimanche 13 Mars 2011
Après une superbe bonne nuit, nous bouclons notre sac à dos que nous déposons à la consigne de l'hôtel. Nous prenons notre petit sac ainsi que le nécessaire utile pour deux jours à Bhaktapur. Premier challenge, trouver un hôtel.
L'hôtel se situe sur la place de Durbar Square (cour du palais) avec vue imprenable sur les temples et les pagodes. Cette ancienne capitale est superbe. Elle a su conserver son aspect traditionnel. Les rues sont pavées de briques comme avant.
La ville est parsemée de palais, de temples et de superbes demeures. Cela fait du bien après le bruit et la pollution de Kathmandu. Nous passons l'après-midi à totaliser 10 kms et à arpenter les rues de cette magnifique ville. Nous en profitons pour acheter les souvenirs. Ca sent le retour. Nous achevons notre soirée dans un petit restaurant pour rattraper le resto anniversaire de la veille et rentrons à l'hôtel comme à notre habitude épuisés et à la lueur de nos lampes frontales qui deviennent indispensables dans ce pays.
Lundi 14 Mars 2011
Levée 7h. La pression du retour se fait sentir. J'ai eu toute ma petite famille en vidéo via mon portable (facetime).
Nous sommes restés en contact pendant plus de 30 minutes. J'aime ces moments qui me font prendre conscience combien ma famille est importante et combien elle compte pour moi. Il n'y a que dans ces moments d'éloignement extrêmes que l'on peut ressentir ces choses là. Ce sentiment est très fort et très puissant.
Il y a un dicton qui prend tout son sens ici à savoir: "Partir pour mieux revenir" et là je reviens. En attendant, il reste à finir la visite de Bhaktapur et acheter les derniers souvenirs pour nos proches et les écoles. Cette ville est vraiment superbe. Elle est le condensée de tout ce que nous avons vu pendant ces deux semaines. 14h, nous retournons à Kathmandu, fauchés mais heureux.
Notre hôtel nous attend. Nous y préparons notre sac à dos pour le grand retour. Nous conversons longuement autour d'une bonne bière népalaise (Everest), de l'expérience et de la richesse que notre aventure nous a apporté. Nous avons formé une formidable équipe qui s'est forgée dans l'effort, la sueur, de grands éclats de rire et de longues conversations. Nous avons appris à nous connaître mutuellement mais aussi individuellement. le but a été atteint, nous avons "GRANDI". Merci à ce magnifique pays qu'est le Népal.
Mardi 15 Mars 2011
Voilà, notre voyage s'achève. Nous sommes bien arrivés en France avec des souvenirs plein la tête !